Journée internationale des musées : Focus sur le musée historique de Gorée
La journée internationale des musées a été célébrée ieudi 18 mai . L’occasion de vous faire découvrir le musée historique de Gorée de l’IFAN Ch. A Diop. On y découvre des cartes , des objets et des pièces retraçant toute l’histoire du Sénégal et de l’île de Gorée.
Le Musée historique, situé sur l’Île de Gorée, lieu de mémoire et patrimoine de l’humanité, est un musée universitaire d’histoire rattaché à l’IFAN Cheikh Anta Diop. Il a été créé pendant l’époque coloniale, précisément en juin 1954, par l’Institut Français d’Afrique Noire, devenu plus tard Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) pour présenter l’histoire des territoires de l’AOF (Afrique Occidentale Française). À la suite de son transfert de la Maison Victoria Albis à l’ancienne prison du Fort d’Estrées, en mars 1989, le Musée a changé de statut et a désormais pour objectif de présenter l’histoire du Sénégal de la préhistoire à nos jours et celle de l’Afrique en générale. L’aménagement muséographique du Fort a été fait par le chercheur anthropologue belge Guy Thilmans après le départ des prisonniers en 1977. Le Musée constitue une ressource patrimoniale considérable qui retrace l’histoire de l’Île de Gorée, de la traite négrière, des royaumes de la Sénégambie et de l’Islam au Sénégal entre autres. Ce lieu empreint d’histoire dispose aussi d’une collection archéologique composée d’objets préhistoriques, protohistoriques et historiques.
Ainsi, le musée comporte douze (12) salles thématiques abritant chacune une exposition permanente sur : l’Île de Gorée, le Paléolithique, le Néolithique, les amas coquilliers, les sites de la vallée du Fleuve Sénégal, le Mégalithisme, les Royaumes du Sénégal avant la colonisation, les différentes formes de Résistances, la Traite négrière, la présence européenne au Sénégal avant l’Indépendance et l’histoire de l’Islam au Sénégal.
Le musée a des missions d’étude, d’exposition et de transmission d’un patrimoine pour le développement de la société. Il s’adresse en particulier à un public scolaire et universitaire à la recherche de supports didactiques, aux touristes de passage à Gorée et au grand public en général. Il est à l’écoute des attentes de la population pour diversifier ses activités et renouveler son offre en permanence. Il a produit des documents pédagogiques, scientifiques, culturels adaptés aux thèmes de ses expositions, parmi lesquels Gorée, Guide de l’île et du musée historique et Histoire de Gorée. Sous l’impulsion de l’Association des Amis du Musée, d’importants documents sur la Traite Atlantique ont été produits et sont vendus à la Boutique du Musée.
Ainsi le musée historique se propose de contribuer à l’éveil d’une conscience nationale, aider la communauté à prendre conscience de la valeur de son patrimoine culturel historique et à le respecter. Il est le lieu idéal pour promouvoir une prise de conscience de la valeur des biens naturels, culturels de l’humanité, grâce à l’étude et à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel et à la possibilité d’instruire le public.
Dans les années à venir, le musée compte s’ouvrir aux diasporas africaine, américaine, et européenne pour qu’ensemble nous revisitions notre histoire commune et envisager l’avenir. C’est le projet « porte du retour » que le musée entend promouvoir dans le but de réconcilier la terre mère africaine avec ses fils et ses filles disséminés à travers le monde. Cette nouvelle mission passera non seulement par l’élargissement des espaces réservées à l’Île de Gorée et son histoire avant l’esclavage et à la Traite Atlantique, mais aussi par l’organisation de voyages touristiques pour les populations de la diaspora, surtout les africains-américains à la recherche de leur identité perdue.
Le nouveau conservateur du Musée historique, Dr. Mamarame Seck, est un linguiste, analyste du discours, reconverti en muséologue par le truchement de son double intérêt pour la collecte d’objets matériels et immatériels sur l’histoire et la culture sénégalaises et le discours sur la Traite Négrière et les esclaves musulmans aux États-Unis. En effet, Dr. Seck travaille depuis quelques temps sur le narratif engendré par la découverte et la publication en 1995 du manuscrit de l’esclave musulman Omar Ibn Said, originaire du Fouta, et l’intérêt qu’il a suscité aux États-Unis et dans les cercles intellectuels en général. Dr. Seck est en train de traduire en français, pulaar et wolof cette autobiographie unique écrit en Ajami par Omar Ibn Saïd en 1831.
En outre Dr. Seck est membre du projet Retours portant sur le retour des objets matériels et immatériels détenus dans les musées occidentales, y compris aux États-Unis.