Appel à contributions Bulletin de l’Institut fondamental d’Afrique noire Ch. A. Diop (IFAN Ch. A. Diop)

Le Bulletin de l’IFAN, série B (Sciences humaines), lance un appel à contribution d’articles pluridisciplinaires pour le tome LXIV (1-2) à paraître en juin 2025.

Fondé en 1939, le Bulletin de l’IFAN publie des articles originaux ou de synthèse, des notes et documents et des comptes rendus bibliographiques sur des sujets relatifs à l’Afrique noire et spécialement l’Afrique noire occidentale, dans les différents domaines des Sciences de la Vie et de la Terre pour sa série A et dans ceux des Sciences humaines pour sa série B.

Ces études sont généralement rédigées en français, mais peuvent l’être en anglais ou éventuellement en allemand, espagnol, italien, ou portugais. Dans les autres cas, une traduction en français ou en anglais sera nécessaire.

Les articles (bibliographie comprise) ne devront pas dépasser 30 pages en interligne simple. La police recommandée est Times New Roman, corps 12. Les notes de bas de pages seront traitées dans la même police de caractères, corps 10.

Un résumé doit figurer obligatoirement en début d’article, rédigé par l’auteur dans la langue de publication de l’article. Il doit contenir les principaux éléments de l’étude, surtout ceux qui n’apparaissent pas dans le titre, en particulier son objet, sa méthodologie, les principaux éléments apportés et les conclusions essentielles.

À la suite du résumé dans la langue de publication doit figurer un résumé dans une autre langue de communication internationale (français ou anglais) précédé du titre traduit dans cette langue ; ce résumé peut être plus long et plus complet que le résumé dans la langue de publication.

Des mots-clés doivent être mentionnés après les résumés, de façon à pouvoir intégrer l’article dans les systèmes internationaux de bases de données.

Chaque article comportera des subdivisions avec des titres et sous-titres courts en minuscules. La hiérarchie entre les différents niveaux de titres doit être très claire.

Les citations sont placées entre guillemets doubles et insérées dans le corps du texte, lorsqu’elles sont courtes. Si elles atteignent au moins quatre lignes, elles sont placées en retrait. Toute citation, directe ou indirecte, doit être référencée.

Les citations de seconde main ne sont pas admises. Les références sont incorporées dans le texte, selon le système auteur-date sans ponctuation, entre parenthèses, comme suit :

(Fall 1980) et, en cas de renvoi à la page : (Fall 1980 : 118) ou (Fall 1980 : 117, 120, 130).

Dans le corps du texte, le nom est présenté en minuscules, à l’exception de l’initiale en majuscule : Vernant ; Vidal-Naquet ; Diop.

Les notes de bas de page seront numérotées de façon continue. Il est conseillé d’éviter l’excès de notes (en nombre ou en longueur).

En dehors des sigles, aucun mot ne doit être écrit en capitales, même au niveau des titres. Il est demandé de ne pas mettre de point ni d’espace après chaque lettre (exemple : IFAN et non I. F. A. N.).

Les majuscules initiales doivent être réservées au début des phrases et aux noms propres ou considérés comme tels (et aussi aux noms communs en allemand) et elles seront accentuées, le cas échéant (À, Â, É, È, Ê, Ô, etc.).

Aucun texte ne doit être soumis s’il a déjà été publié ou s’il est en instance de l’être dans une autre revue. Les manuscrits reçus sont soumis à un comité de lecture qui a pour mission de juger leur contenu aux points de vue de leur valeur scientifique et de l’opportunité de leur publication par l’IFAN. Les auteurs sont informés de la décision prise par ce comité. La rédaction se réserve la possibilité de procéder à des retouches dans le texte et à des suppressions dans les tableaux et illustrations.

Une bibliographie sera attachée à chaque contribution, et devra être présentée comme suit.

Présentation bibliographique (dans l’ordre alphabétique, uniquement)

1) ouvrages imprimés, à présenter comme suit, à l’exclusion de toute autre mention

a) ouvrage en 1 vol.

FOURNIER, N. (1998). Grammaire du français classique. Paris : Belin.

b) titre générique d’un ouvrage et titre propre d’un volume

GURVITCH, G. (1969). La vocation actuelle de la sociologie, t. 1, Vers la sociologie différentielle. Paris: PUF.

c) contribution à un ouvrage collectif

THILMANS, G. (1997). « Puits et captiveries à Gorée aux XVIIe et XVIIIe s. » : 107-120, 5 ill., in : D. Samb (éd.) Gorée et l’esclavage. Dakar : IFAN Ch. A. Diop.

2) Mémoire ou thèse (norme AFNOR Z44-050, simplifiée)

NGOM, P. M. (1995).- Caractérisation de la croûte birimienne dans les parties centrale et méridionale du supergroupe de Mako.- Th. État : Géol. : UCAD de Dakar.- 243 f.

3) Article

CASTER, F. (1964). « Les réseaux modernes », Géographie urbaine XII (9) : 234-289, 11 fig., 3 ill., 1 carte.

Les contributions sont à envoyer à : publications.ifan@ucad.edu.sn et seront publiées dans le Bulletin de l’IFAN, série B, LXIV(1-2) en juin 2025.

CALENDRIER :

Date limite de soumission : 15 mars 2025

Notification et retour d’expertise aux auteurs : 1er avril 2025

Retour définitif des textes corrigés : 16 avril 2025

Envoi des tirés à part (TAP) : 30 juin 2025

Parution du bulletin B de l’IFAN tome LXIII (63)

Ce numéro 63 bulletin B de l’IFAN engage une réflexion selon des approches et des démarches relevant des sciences humaines et sociales notamment de l’islamologie , de la socio anthropologie, de littérature, et d’archéologie. Il est disponible au service des publications de l’IFAN.  En socio anthropologie, Assa camara revient sur l’accompagnement sociolinguistique des femmes immigrées en France alors que Cheik Abdoulaye Niang analyse l’Islam au prisme des travaux de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (de 1970 à nos jours).

En islamologie , Seydi Djamil Niane évoque le soufisme, l’érudition islamique et l’écriture à travers leçons d’un manuscrit sur la biographie de Muhammad Dem de Diourbel.  En littérature, le patrimoine immatériel africain et « le veuvage seereer dans les  veilleurs de Sangomaar » de Fatou Diome sont auscultés. En sus de ces articles, il y a une note de lecture portant sur le « Nécropole aux amants pétrifiés. Ruines mégalithiques de Wanar (région de Kaffrine, Sénégal) ». 

Pour rappel , le Bulletin B de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire   Cheikh Anta Diop est une revue scientifique à comité de lecture crée depuis 1936.

L’IFAN a réceptionné une œuvre d’art de l’artiste de renom Mahi Binebine

Intitulée « Dans le même bateau », l’œuvre est exposée au musée historique de Gorée de l’IFAN. Cette création tisse des liens entre le passé et le présent, entre la colonisation et ses séquelles modernes. Le bateau, symbole central, incarne à la fois les navires négriers et les embarcations des clandestins, illustrant une continuité tragique dans la quête de liberté et de dignité humaine.

L’auteur Mahi Binebine trouve très émouvant de voir son tableau exposé au Musée historique de Gorée, car cette île symbolise le point de départ sans retour de nombreux esclaves pendant la traite atlantique. Selon lui, le tableau représente une Afrique en quête d’un eldorado illusoire, ce qui constitue une nouvelle forme d’esclavage. « Dans le tableau, c’est toute une représentation de l’Afrique qui veut partir, parce qu’il y a un eldorado qu’on leur a vendu. Et c’est un nouvel esclavage », estime l’artiste.

La création de cette œuvre est inspirée par deux livres de Binebine : « Le sommeil de l’esclave » et « Cannibale », qui traitent de l’émigration irrégulière. En plus d’être plasticien, Mahi Binebine est l’auteur de douze romans et a remporté le prix Méditerranée de littérature en 1992.

Dr Alla Manga, représentant le directeur de l’IFAN, a salué le don généreux de l’artiste, ajoutant que cette œuvre entre dans la thématique principale du musée historique de Gorée. L’œuvre de Binebine vient ainsi enrichir la collection de ce musée. Le vernissage a aussi donné lieu à un dialogue entre l’artiste marocain et Kalidou Kassé, surnommé le pinceau du Sahel.

L’IFAN et le RFN s’engagent pour la numérisation du fonds Kesteloot

L’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) Cheikh Anta Diop a accueilli  lundi 07 0ctobre Mme Marie Grégoire, Présidente du Réseau Francophone Numérique (RFN) et PDG des Bibliothèques et Archives nationales du Québec. Mme Grégoire a discuté avec le Directeur de l’IFAN des enjeux liés à la numérisation du fonds Kestelot.

Comprenant une collection significative de cassettes audio  et  des enregistrements de traditions orales,  ce fonds a été rebaptisé en l’honneur de Lilyan Kesteloot.  En tant que chercheuse à l’IFAN et enseignante à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, elle encourageait ses étudiants de licence à explorer leurs traditions. Ainsi, un riche patrimoine de chants,  de contes,  de légendes et  d’épopées  ont été recueillis auprès de divers groupes ethnolinguistiques d’Afrique noire.

Les discussions entre l’IFAN et le  RFN sur la numérisation de cet important patrimoine sont bien avancées. Dans un contexte de diffusion et de démocratisation des connaissances, il est important  de rendre ces archives accessibles à la communauté. C’est pourquoi l’IFAN travaille depuis plusieurs années  à la  numérisation et la mise en place d’une bibliothèque numérique.

 Pour rappel, l’IFAN est membre du Réseau Francophone Numérique, dont l’objectif est de soutenir les institutions patrimoniales dans la conservation, la diffusion et la valorisation de leur patrimoine.

Appel à projets : Recherche-action sur les enseignements-apprentissages bi-plurilingues

L’IFEF en partenariat avec l’UNESCO-BIE, l’Université de Genève et l’IFAN de l’Université Cheikh Anta Diop annoncent le lancement d’un appel à projets de recherche-action sur les enseignements-apprentissages bi-plurilingues.

Cet appel à projets vise à soutenir des projets de recherche-action dans le domaine des enseignements et apprentissages bi-plurilingues et présente une opportunité pour les chercheurs de contribuer à l’amélioration des politiques publiques en matière de bilinguisme scolaire.

Les projets retenus bénéficieront d’un financement pouvant aller jusqu’à 10 000 euros, avec un accompagnement méthodologique des partenaires académiques.

La date limite de soumission des propositions de recherche est fixée au  08 novembre 2024.

Les termes de recherche de cet appel est disponible sous le lien suivant : https://ifef.francophonie.org/lancement-de-lappel-a-projets-de-recherche-action-sur-les-enseignements-apprentissages-bi-plurilingues/

 Exposition « Sunu diggante  » au musée Monod

Le Musée Théodore Monod d’Art Africain de l’IFAN Cheikh Anta Diop a  accueilli pour la deuxième année consécutive l’exposition « Sunu diggante  » de la galerie du 19 M ! Cette exposition rassemble les œuvres d’une quinzaine d’artisans et d’artistes, mêlant habilement créations anciennes et contemporaines dans une scénographie conçue avec des matériaux locaux et du mobilier recyclé.
L’exposition, reflète  des échanges entre l’artisanat d’art et la créativité sénégalaise.  Ouverte au public de juin à  juillet,  elle a été un moment phare de la vie culturelle de la capitale sénégalaise.

Combinant des œuvres empruntées ou créées spécialement pour l’événement avec des créations spécifiques, l’exposition  offre une expérience immersive qui oscille entre le réel et le virtuel, l’artisanal et le mécanique.

Une exégèse du Coran, précis de droit, de sociologie, de sciences physiques remis à l’IFAN.

Une délégation de la famille El- Hadji Ahmadou Dème de Sokone, conduite par l’Imam Thierno Amadou Dème, a rendu visite au Directeur de l’IFAN pour lui remettre la précieuse exégèse coranique intitulée «Ḍiyâ’u-n-Nayyirayn al-Jâmi‘ bayn ‘ulûm aṭ-Ṭâ’ifatayn » (Éclat des deux luminaires), rédigée par le vénérable El-Hadji Ahmadou Dème, éminent savant de Sokone. Cette exégèse coranique monumentale, composée de 20 volumes, est le fruit de plus de deux décennies de travail assidu, réalisé entre 1938 et 1959. Elle représente un sacrifice considérable et des choix difficiles, car, en plus de cette tâche colossale, El- Hadji Ahmadou Dème devait s’acquitter de nombreuses autres responsabilités. Cultivateur de profession et marabout-enseignant, il était également très impliqué dans les cérémonies familiales. Conscients de l’énorme charge qui pesait sur lui, ses disciples ont tenté de le décharger de ses autres préoccupations afin qu’il puisse se consacrer pleinement à son commentaire du Coran. Néanmoins, le savant déclina leur offre et poursuivit son travail avec détermination.
Cette exégèse, fruit de vingt ans de dévouement et de persévérance, témoigne de l’engagement et de la passion d’El-Hadji Ahmadou Dème pour la connaissance et la transmission des enseignements coraniques. Dans sa méthodologie, visant à identifier ses sources bibliographiques, il procède à une revue de la littérature en inventoriant les exégèses coraniques antérieures ainsi que d’autres ouvrages abordant le sens de certains versets du Saint Coran. Après avoir exposé les principes directeurs pour le
chercheur s’engageant dans l’exégèse coranique, El- Hadji Ahmadou Dème rappelle le processus qui a conduit au rassemblement du Coran en un texte unique depuis sa révélation au Prophète Mouhammad (PSL). Il aborde ensuite la structuration du Livre Saint en mentionnant les lieux de révélation (Mecque et Médine), les dispositions abrogées ou abrogeant de certains versets, les variations dialectales des différentes tribus arabes, etc.
Mettant en exergue les points de vue des commentateurs du Coran, il présente, dans certains passages, les points de divergence en exposant d’abord les thèses des différentes écoles juridiques avant de donner son avis sur la question. Parmi les sujets abordés dans son commentaire, on trouve des  développements très intéressants sur la nutrition, la chimie et l’astronomie. Comme le soutient l’ancien diplomate sénégalais, Mame Gorgui Guéye, le « Ḍiyâ’u-n- Nayyirayn » est à la fois un recueil de hadiths, un précis de droit, de sociologie, de sciences physiques entre autres.

L’IFAN réceptionne des enregistrements sonores de tirailleurs sénégalais

Le directeur des archives du  Centre de Technologie Culturelle de l’Université Humboldt de Berlin, Dr. Christopher Li, a procédé mardi 11 juin 2024 à la remise officielle d’enregistrements sonores  historiques de tirailleurs sénégalais à   l’IFAN. Ces précieux documents audio, enregistrés durant la Première Guerre mondiale, témoignent de l’expérience des tailleurs sénégalais mobilisés à l’époque. Une sélection de ces archives a d’ores et déjà enrichi le fonds audiovisuel de l’IFAN, marquant le début d’un transfert complet des archives ouest-africaines conservées par le centre.

Datant de plus d’un siècle, ces enregistrements ont été réalisés dans un camp de prisonniers allemands et comprennent les voix de soldats issus des colonies françaises, enregistrées entre 1915 et 1918.

« L’analyse de ces documents nous offrira une fenêtre inestimable sur les messages que ces tirailleurs sénégalais ont cherché à transmettre, parfois à l’insu de leurs interlocuteurs pour révéler peut être des aspects méconnus de leur condition d’existence », a souligné le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Ndiaye.

Dr. Li renseigne que les premières études de ces enregistrements remontent aux années 40.

«Ces études étaient teintées d’une perspective coloniale. Il était essentiel de rapatrier ces archives en Afrique, dans le contexte de la décolonisation, afin de restituer la parole aux Africains et de leur confier l’exploitation de leur propre histoire»,  explique-t-il.

En parallèle à cette restitution, une session de travail a été organisée avec des chercheurs pour favoriser l’émergence de collaborations scientifiques prometteuses. Ces enregistrements constituent en effet une ressource inépuisable pour les historiens, les anthropologues, les sociologues, les linguistes,  les spécialistes de l’oralité et  les archivistes afin d’éclairer avec des paradigmes différents  les cultures et sociétés africaines du début du XXe siècle. Ils représentent également un enjeu majeur dans la décolonisation des archives ; une invite à la  révision des métadonnées pour une représentation plus équitable et fidèle de l’histoire.

Policy Brief : Projet IFAN/PNUD Rapports sociaux de sexe et/ou  Masculinité positive

La question des inégalités pose des défis importants pour l’atteinte des objectifs de développement durable. La recherche étant un outil essentiel pour identifier ces problèmes et formuler des recommandations pour réduire ces inégalités, l’IFAN et le PNUD, dans le cadre du projet « masculinités positives et transformatrices » ont mis en place un groupe de recherche pluridisciplinaire au sein du laboratoire Genre et recherches scientifiques. En plus d’un dossier scientifique, le projet a financé trois travaux de recherches à travers les axes prioritaires identifiés : socio-économique, politico-juridique, et environnemental.

Ces projets sélectionnés abordent des questions cruciales telles que les conséquences du changement climatique sur les inégalités de genre à Bargny, l’entrepreneuriat agricole des femmes à Mont Rolland, et la question des inégalités dans le code familial sénégalais.

Ndeye Coumba Madeleine Ndiaye ( Professeure agrégée, UCAD) , lauréate d’une bourse de recherche du PNUD, a entrepris une étude approfondie des inégalités entre époux dans le Code de la famille du Sénégal. Dans un contexte de reformes du code de la famille, ce travail permet de d’apporter la contribuer de la recherche aux réflexions en cours autour du droit de la famille.

Son travail, issu d’une de plusieurs années de réflexions, a mis en évidence la prédominance de dispositions du code civil français, fortement marqué par le patriarcat, et de dispositions inspirées par l’islam, souvent au détriment des dispositions des coutumes locales. Cette absence d’ancrage local explique, en grande partie, le non-recours au code de la famille.

En cas de conflit, divorce, ou même dans l’organisation de la vie conjugale,  cette configuration renforce les inégalités entre les époux, notamment en ce qui concerne les obligations extrapatrimoniales (tutelle des enfants, domicile, autorité sur les enfants etc.) et patrimoniales (entretien du ménage et des enfants) :

Puissance paternelle et statut de Chef de Famille: Le Code de la Famille attribue au mari le statut de chef de famille. Ce qui lui confère le droit de prendre des décisions unilatérales concernant ses épouses et leurs enfants.Aucun devoir de concertation n’est imposé au mari, et l’article 152 du Code se contente de préciser qu’il doit exercer ce pouvoir dans l’intérêt commun du ménage et des enfants.

La puissance paternelle est exercée exclusivement par le père, avec des exceptions limitées pour la mère. Celle-ci  ne peut exercer la puissance paternelle que dans des cas spécifiques, sous réserve de l’approbation du juge. L’exclusivité de la puissance paternelle par le père est une rupture de l’égalité au sein du couple.

Obligation Conjointe d’Entretien: Le Code de la Famille établit une obligation conjointe pour l’entretien du ménage et des enfants, impliquant une contribution financière de la femme. Selon l’article 262, l’obligation alimentaire entre époux et envers les enfants est une charge du mariage, exécutée selon les régimes matrimoniaux. Cependant, il subsiste des  règles spécifiques aux régimes matrimoniaux. Dans la polygamie  par exemple, les revenus d’une épouse ne peuvent être utilisés au profit des autres.  La femme contribue par substitution, en raison du statut de chef de famille du mari.

Son analyse conduit à la conclusion que le Code actuel doit être réformée pour corriger les incohérences culturelles et juridiques qui le caractérisent. C’est d’autant plus urgent que les pratiques judiciaires et sociales ne garantissent pas toujours le bien-être de l’enfant.

Le travail de Fatma Sylla, doctorante à l’université Assane Seck (Ziguinchor), a analysé  l’aggravation des inégalités de genre au Sénégal, avec le changement climatique, notamment à Bargny où l’économie repose sur la pêche et l’agriculture, secteurs vitaux pour les revenus des femmes. Ces dernières, principalement engagées dans la transformation des produits halieutiques et l’agriculture, sont particulièrement touchées par les impacts environnementaux, dû au réchauffement climatique :

L’exacerbation de la vulnérabilité des femmes : La réduction des ressources halieutiques, aggravée par le changement climatique et l’érosion côtière, ainsi que les répercussions environnementales des activités industrielles, accentuent la précarité économique des femmes entrepreneures de Bargny. Cette situation compromet la stabilité financière des familles qui dépendent de ces ressources

Des menaces sur la sécurité alimentaire : Parallèlement à la  pêche, l’agriculture constitue un secteur crucial pour les femmes qui transforment les produits agricoles durant la saison pluviale. La diminution des précipitations et les changements climatiques ont cependant sévèrement impacté l’agriculture, entraînant une réduction des revenus féminins. Ce qui compromet la sécurité alimentaire. L’expansion urbaine et la pollution industrielle imposent par ailleurs des défis additionnels à ces activités traditionnelles.

Des femmes résilientes : En plus d’aggraver les  disparités de genre,  les changements climatiques affectent le statut socio-économique des femmes. La réduction des ressources halieutiques entraîne par exemple la migration des pêcheurs. Les femmes développent des stratégies innovantes de résiliences pour pourvoir leurs familles et supporter les frais de scolarité des enfants en l’absence masculine.

La recherche d’Ibrahima Niang de l’Université Gaston Berger (Saint Louis)  révèle la part prépondérante des femmes dans le développement agricole de la commune de Mont Rolland. Une étude minutieuse des données empiriques ainsi que des observations directes sur le terrain ont permis de constater que l’engagement des femmes dans ce secteur ne se limite pas à l’amélioration de la productivité. Il contribue également à l’atténuation des disparités socio-économiques.

Considérées comme une main d’œuvre de qualité, les femmes sont très courtisées par les industries d’agro-business de la zone. Leur élan entrepreneurial est cependant entravé par les contraintes suivantes :

• Accès difficile aux ressources financières

 • Concentration dans des secteurs à faible rendement

• Pénurie de réseaux d’entraide

 • Manque de temps (charges familiales) et de ressources pour participer à des formations/ capacitation.

• Exigences conflictuelles entre gestion d’entreprise et vie familiale et défis pour équilibrer ces deux aspects de leur vie.

Recommandations:

Sur les dispositions du code de la famille

  • Intégrer les conventions protectrices des droits de la femme dans l’ordre juridique interne.
  • Défendre les droits de la femme dans le mariage et la famille en intégrant l’autorité parentale à la place de puissance paternelle.
  • Examiner l’exception d’inconstitutionnalité pour contester les lois discriminatoires.
  • Prendre en compte les coutumes négro-africaines à soubassement matriarcal qui offrent un statut plus honorifique à la femme dans le code de la famille.

Sur l’entrepreneuriat des femmes et les changements climatiques, les travaux de Fatma Sylla et de Ibrahima Niang recommandent de :

  • Promouvoir la participation politique des femmes dans la planification de l’action climatique au niveau local.
  • Renforcer les mécanismes de soutien aux femmes pour la pérennisation de leurs activités économiques face au déficit des ressources naturelles
  • Mettre en place des mécanismes pour un meilleur  accès à l’information et aux connaissances sur les défis environnementaux pet  l’atteinte de la justice climatique
  • Renforcer les capacités des femmes sur les réponses aux enjeux climatiques.
  • Promouvoir l’égalité des sexes dans tous les aspects de la chaine de valeur agricole.
  • Faciliter l’accès à la terre des femmes dont l’entrepreneuriat est fortement impacté par cette contrainte.
  • Investir dans la formation et l’éducation des femmes en gestion d’entreprises et en leadership
  • Mettre en place un réseau d’information et d’accompagnement des femmes rurales.
  • Promouvoir l’accès des femmes aux marchés par le  renforcement de leurs capacités à commercialiser les produits agricoles
  • Accentuer la sensibilisation/implication, au près des hommes, sur l’importance des femmes dans le secteur agricole.
Célébration de  la journée mondiale des oiseaux migrateurs à l’IFAN 

Le département de biologie animale de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN Ch. A. Diop) a célébré, le samedi 11 mai la Journée mondiale des oiseaux migrateurs. En accord avec le thème de cette année qui souligne l’importance des insectes pour les oiseaux migrateurs, l’IFAN a accueilli diverses personnalités, étudiants et élèves pour débattre et discuter des enjeux liés à la préservation de ces espèces.

La Journée mondiale des oiseaux migrateurs est une occasion de réfléchir  sur les enjeux liés à la protection des oiseaux migrateurs et offre une opportunité de sensibiliser le public sur les enjeux de la préservation de l’écosystème. Représentant le directeur de l’IFAN, Dr Nouhou Diaby a rappelé que cette animation scientifique fait partie des missions essentielles de l’institut.

« Le but de cette journée est de renforcer les connaissances sur les oiseaux migrateurs. L’IFAN qui possède une vaste collection d’oiseaux mais aussi d’insectes est naturellement un partenaire clé pour mettre en lumière l’urgence de leur conservation, » a souligné  Dr Diaby.

L’importance des insectes  pour les oiseaux est cruciale. Pendant la saison migratoire, les oiseaux dépendent de ces insectes pour se nourrir. Cette interaction affecte le timing, la durée et le succès global de leur migration. Tout au long de leur parcours, les oiseaux migrateurs recherchent activement les insectes, que ce soit dans les forêts, les marées ou les lacs pour reconstituer leurs réserves énergétiques avant de poursuivre leur voyage. Les oiseaux jouent également un rôle essentiel dans la pollinisation et la lutte contre les parasites, et l’absence d’insectes peut paralyser l’écosystème.

Selon Dr Aïssatou Yvette Diallo, spécialiste des vertèbres terrestres, les oiseaux migrateurs régulent les insectes ravageurs des cultures, en consommant jusqu’à 80% de ces nuisibles, jouant ainsi un rôle important dans l’équilibre écologique.

«  Le pic d’abondance des insectes coïncide avec celui des oiseaux migrateurs, et toute perturbation dans la disponibilité des insectes peut avoir des répercussions sur les systèmes écologiques » a insisté Dr   Aïssatou Yvette  Diallo La Journée mondiale des oiseaux migrateurs est une célébration annuelle  qui vise la sensibilisation du  public sur des questions liées à la conservation des oiseaux migrateurs et de leurs habitats. Cette année, l’IFAN se joint aux événements organisés à travers le monde pour mettre en lumière les défis auxquels les oiseaux  font face et l’importance de la coopération  pour assurer leur survie.

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