Colloque International en hommage au Professeur Papa Alioune NDAO

L’Université Cheikh Anta Diop   vous convie  à un colloque international en hommage au Professeur Pape Alioune Ndao. Reconnu comme le père de la sociolinguistique sénégalaise, le Professeur Ndao a formé plusieurs générations de chercheurs et d’enseignants universitaires. 

Le colloque placé sous le thème de la  “Sociolinguistique en Afrique : pistes pour des perspectives alternatives”, se tiendra du 6 au 8 décembre 2023 à l’Institut Confucius. « L’objectif de ce colloque est de replacer la sociolinguistique dans le contexte historique de son émergence en Afrique, tout en portant un regard réflexif et critique sur son épistémologie, ses courants théoriques et méthodologiques, ainsi que ses interactions avec d’autres domaines de savoir connexes ». Une soixantaine de communications sera présentée durant cet événement académique.La séance plénière d’ouverture du colloque, prévue le mercredi 6 décembre à 9 heures, sera marquée par la projection d’un documentaire intitulé “Pr Alioune Ndao : les mots pour le dire”

Appel à communication du colloque « Linguistique et colonialisme », 50 ans après. Nouveaux concepts, nouvelles pratiques, nouvelles résistances

Colloque International

Les 21, 22 et 23 Octobre 2024

Tunis – Hammamet – Tunisie

Publié en 1974, traduit en différentes langues (allemand, coréen, espagnol, galicien, italien, japonais, serbo-croate, etc.), le livre de Louis-Jean Calvet Linguistique et colonialisme a joué un grand rôle dans l’épistémologie de la linguistique, l’émergence de la sociolinguistique, les réflexions sur les politiques linguistiques et la prise de conscience par les militants de la diversité linguistique. Louis-Jean Calvet a montré dans son ouvrage que l’ouverture de l’Europe sur le reste du monde s’est accompagnée d’une minoration et d’une domination de la langue de l’autre ; et cette réflexion dépasse, on s’en doute, les seules aires géopolitiques et situations sociolinguistiques des exemples choisis par l’auteur pour sa démonstration. Son livre a eu le mérite d’avoir autant élucidé le rôle de la langue dans l’ébauche de la prétendue suprématie de l’Occident que le rôle de la linguistique, en tant que discipline, dans la mise en oeuvre du projet colonial. Cette double perspective fait émerger l’idée que la décolonisation ne peut être opérante que si elle agrège une idéologie discursive de la langue d’une part, et une décolonisation de la linguistique, d’autre part.

Cinquante ans après sa publication, nous nous proposons de revenir sur la thématique principale de l’ouvrage et sur le concept de glottophagie, au regard de la configuration linguistique actuelle du monde, et de poser un certain nombre de questions :

– La sociolinguistique, discipline qui s’est institutionnalisée après la colonisation, est-elle concernée par le débat sur la décolonisation, entre autres celle des savoirs ?

– Qu’est-ce qui, dans son assise épistémologique, dans ses approches théoriques, dans ses démarches méthodologiques, dans ses pratiques empiriques, relèverait ou pas d’une colonialité de la discipline ?

– Qu’est-ce qui, dans la sociolinguistique appliquée, participe de la reproduction d’essentialisation, de hiérarchisation et de domination linguistiques ? En quoi la discipline rencontre-t-elle (ou pas) les développements sur la langue qui émergent des théories postcoloniales et de la pensée décoloniale ?

À partir de ces premières questions, il s’agira d’explorer les relations entre langues et colonialismes telles qu’elles se présentent aujourd’hui, afin d’esquisser un bilan, au-delà des descriptions et des discours, des politiques mises en oeuvre et donnant lieu à des formes de domination linguistique, qu’elles soient internes à des frontières ou se jouant entre plusieurs frontières : les processus coloniaux ont été et sont encore autant l’occasion d’actions à énumérer et à décrire que de discours et de représentations exprimées, qui en sont parfois le berceau et le reflet. Les politiques ou les expérimentations pour introduire des langues « nationales » ou non officielles dans les systèmes éducatifs formels ou informels des différents pays ou zones ayant été colonisés ou dans des situations de néo-colonisation pourraient ainsi être décrites et évaluées. Il s’agira de se demander si les situations socio-politiques envisagées font émerger des modalités de nouveaux colonialismes qu’il faudrait alors définir, entre autres dans les formes de domination développées et les nouvelles résistances qu’elles peuvent susciter. Dans ce cadre, l’étude des langues minorées et des processus de minoration prendra sans doute une place particulière, tant les nouvelles modalités, parfois cachées ou composites qu’elles adoptent, et les politiques, entre autres éducatives, qu’elles ont suscitées de par le monde, changent actuellement la donne concernant la description des langues circulantes, des situations transfrontalières et des plurilinguismes à travers les continents.

Dans ce sens, un accent particulier sera mis sur les politiques éducatives. Par exemple, plusieurs pays, entre autres en Afrique, se sont engagés dans une politique d’introduction des langues nationales ou locales dans leurs systèmes éducatifs formels. Quel bilan peut-on en tirer ? Et quelles questions théoriques émergent de cette dynamique, à la fois en linguistique et en sociolinguistique ?

Les communications pourront se pencher sur les populations qui parlent des langues minorées, et sur la façon dont les mobilités des migrations économiques, politiques ou écologiques affectent ces langues. Elles pourront également interroger leurs façons de s’approprier les langues et de composer avec les systèmes dominants. La perspective historique de leur évolution pourra être envisagée en rapport avec les moyens techniques nouveaux, les réseaux sociaux, les modalités virtuelles de domination ou de résistance, mais également les nouvelles exigences économiques, servant ou desservant les rapports de forces en jeu autour des langues, de leurs pratiques et de leur transmission.

Le colloque entend de fait poser la question des nouveaux espaces de colonialismes, concrets, virtuels ou symboliques, ou des domaines sociaux précis qui les hébergent, de façon explicite ou implicite, comme les productions artistiques, la musique et la chanson, les formes architecturales ou vestimentaires, etc. Ce type de réflexion incite à ouvrir notre champ scientifique à la rencontre d’autres sciences comme l’ethnologie, la musicologie, les sciences de la communication, l’anthropologie, l’économie, la géographie, etc. L’étude de ces discours sera instructive aussi bien pour les phénomènes examinés que pour les enjeux et dimensions idéologiques et politiques du débat autour des langues.

Les trois axes proposés, développés ci-dessous en 12 thèmes, pourront ainsi être abordés en référence à des situations nationales (« colonisation interne ou colonialisme intérieur ») ou internationales (« colonisation externe ») sur tous les continents. Des études micro étudiant une situation particulière, y compris intime (familles, couples, fratries, etc.) ou macro (épousant une large envergure, géographique, historique ou sociale), pourront être faites sur la base d’analyses qualitatives, quantitatives ou les deux à la fois.

Trois axes de réflexion sont proposés, déclinés chacun en 4 thèmes :

Axe 1 – Sociolinguistique et colonialité

Thème 1 Nouveaux colonialismes linguistiques dans le monde : mondialisation, intégrations régionales (Maghreb, Union européenne, Mercosur, Union africaine, etc.), langues « internationales »

Thème 2 Approche épistémologique, nouveaux univers conceptuels, nouveaux paradigmes

Thème 3 Stratégies linguistiques, littéracies, traduction, dimensions numériques et artistiques, nouveaux engagements

Thème 4 Nouvelles pratiques de recherche sur les langues en contexte postcolonial

Axe 2 – Langage, espace et colonialismes/colonialités

Thème 5 L’espace urbain comme lieu de (re)production de la colonialité du langage Processus de hiérarchisation des savoirs, du pouvoir et de la parole. Dimensions historiques et contemporaines.

Thème 6 Institutionnalisation des langues : continuités et discontinuités coloniales Approches institutionnelles (OIF, OEI, CPLP, etc.) et organismes de diffusion des langues (Alliances françaises, British Council, Goethe Institut, Instituto Cervantes, Instituts Confucius, etc.). Processus de construction politique de l’espace et critiques de la (re)production des pouvoirs à travers les langues.

Thème 7 Paysages linguistiques : marquage, (re)production et négociation de l’espace et de ses frontières comme expression des rapports de pouvoir et de leur remise en cause par les pratiques spatiales quotidiennes. Inégalités sociales, circulations migratoires, dynamiques de la redéfinition des espaces.

Thème 8 Langues locales, régionales, minoritaires, minorées : nomination (« patois », « dialectes », « langues », « autochtones », « indigènes », etc.) ou classification des langues : processus de minoration et de majoration, variations et visibilisation ou pas de ces processus.

Axe 3 – Politiques linguistiques, éducatives et scientifiques

Thème 9 Politiques linguistiques : interventions humaines sur les situations de plurilinguisme, promotion fonctionnelle des langues. Typologie de ces politiques (par exemple du haut vers le bas et du bas vers le haut). Réussites, échecs, etc.

Thème 10 Législations linguistiques, langues et droit. Les nouvelles populations apprenantes.

Thème 11 Politiques éducatives, éducation bilingue, EIB, éducation de base, plurilinguisme à l’école, nouvelles formes didactiques à l’oeuvre, décolonisation des curricula scolaires et universitaires, études de cas.

Thème 12 Méthodologies de la recherche en sociolinguistique : recherche collaborative, coécriture, méthodologies participatives

Le colloque se déroulera les 21, 22 et 23 octobre 2024 entre Hammamet et Tunis en Tunisie. L’organisation en sera assurée par le laboratoire ATTC, « Analyse Textuelle, Traduction, Communication » de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de l’Université de la Manouba.

Les langues du colloque seront l’anglais, le français, l’arabe et l’espagnol. Cependant le comité d’organisation pourra accepter les communications en langues nationales et/ou minorées, sous réserve d’une possibilité de traduction. De même, les formes hybrides de communication seront encouragées (bilinguisme des discours, PP dans une langue / exposé dans une autre, titres bilingues, etc.).

Les frais d’inscription au colloque s’élèveront à :

– 80€ pour les chercheur-e-s professionnel-le-s

– 20€ pour les étudiant-e-s, doctorant-e-s ou jeunes chercheur-e-s, encore sans profession.

Des cas d’exonération pourront être examinés sur demande par le Comité d’organisation.

NB : Notre intention étant de privilégier les rencontres et les échanges formels et informels, le colloque est prévu en présentiel et non en distanciel.

Les propositions de communications devront parvenir conjointement aux adresses suivantes :

linguistique.colonialisme2024@gmail.com

attc.manouba@yahoo.com

et être déposées sur le site du colloque, où chaque correspondant-e pourra créer son compte :

https://calvet50.sciencesconf.org/

Elles rempliront les conditions suivantes :

– contenir un titre, un résumé (2000 signes maxi), une notice bibliographique (500 signes maxi), le nom et l’adresse électronique de l’auteur-e, son statut et son affiliation institutionnelle,

– indiquer avec précision l’axe et/ou le thème dans lequel s’inscrit la recherche,

– spécifier le contexte de l’étude, la problématique posée, le cadrage théorique (sous forme de 2 ou 3 concepts ou auteur-e-s de référence), la méthodologie adoptée (construction et analyse du corpus), et les perspectives de la réflexion, en lien avec le thème général du colloque.

Dernière date de réception des propositions : le 30 janvier 2024

Retour aux auteur-e-s : le 30 mars 2024

Envoi du programme définitif :15 mai 2024

Comité d’organisation

– Farah ZAÏEM, Inès BEN REJEB, Raja CHENNOUFI : Université de la Manouba, Laboratoire ATTC-LR18ES12, Tunis, Tunisie

– Abdelouahed MABROUR : Université Chouaib Doukkali, El Jaddida, Maroc

– Amidou MAIGA, Zakaria NOUNTA Université de Bamako, Mali

– Mouhamed Abdallah LY, Adjaratou O. SALL : Université de Dakar, Sénégal

– Marilena KARYOLEMOU : Université de Chypre

– Véronique FILLOL : Université de Nouvelle-Calédonie, Nouméa

– Telma C.A.S. PEREIRA, Xoan LAGARES : Université de Rio de Janeiro, Brésil

– Marielle RISPAIL : UJM, Laboratoire ECLLA, Saint Étienne, France

– Michelle AUZANNEAU, Carola MICK : Université Paris-Cité, Laboratoire CEPED, Paris, France

Comité scientifique

Universités de la Manouba et El Manar, Tunis, Tunisie

Ines BEN REJEB

Raja CHENOUFI-GHALLEB

Farah ZAIEM

Université Chouaib Doukkali, El Jaddida, Maroc

Abdelouahed MABROUR

Université Caddi Ayyad, Marrakech, Maroc

Lahoucine AIT SAGH

Fatima Ez-Zahra BEN KHALLOU

Université de Mostaganem, Algérie

Ibtissem CHACHOU

Université de Bamako, Mali

Amidou MAIGA

Zakaria NOUNTA

Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal

Moussa DAFF

Mouhamed Abdallah LY

Adjaratou O. SALL

Université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal

Ndiémé SOW

Universidad Nacional Autónoma de Honduras, Tegucigalpa, Honduras

Carlos SOLORZANO

Universidade Federal Fluminense, Rio de Janeiro, Brésil

Telma C.A.S. PEREIRA

Xoan LAGARES

Monica SAVEDRA

Universidad Autónoma del Estado de Morelos, Cuernavaca, Mexique

Cony SAENGER

Université de Montréal, Canada

Juan Carlos GODENZZI

Université de Nouvelle-Calédonie, Nouméa

Véronique FILLOL

Elatiana RAZAFI

Université de Chypre

Fabienne BAIDER

Marilena KARYOLEMOU

Università di Corsica Pasquale Paoli, Corse

Alain DI MEGLIO

Université d’Angers, France

Dalila MORSLY

Université Jean Monnet de St-Etienne, France

Marielle RISPAIL

Valeria VILLA-PEREZ

Université Paris Cité, France

Michelle AUZANNEAU

Carola MICK

Université de Provence, France

Louis-Jean CALVET

Le ministre de la pêche évoque des possibilités de collaboration avec le laboratoire de biologie marine de l’IFAN

Selon le ministre de la pêche et de l’économie maritime, l’expertise universitaire n’est pas suffisamment utilisée par le gouvernement. Pape Sagna Mbaye a rajouté qu’il est important de prendre un avis scientifique avant de prendre toute décision qui pourrait impacter des milliers de vies. 

Le ministre de la Pêche a ainsi évoqué la possibilité d’une collaboration entre son ministère et le laboratoire de biologie marine de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’université Cheikh Anta Diop. Il a déclaré que son ministère n’hésiterait pas à signer des conventions avec l’IFAN pour les aider dans certains travaux qui doivent aboutir à des décisions où l’élément scientifique serait important. 

« Je n’hésiterai pas à me tourner vers vous si le Sénégal doit être représenté dans des évènements internationaux nécessitant la présence d’experts »,a-t-il dit au directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye.  

 Professeur Khady Diouf Goudiaby, responsable du laboratoire de biologie marine de l’IFAN, a également exprimé son intérêt pour une telle collaboration. Elle a expliqué que leur budget à l’université est limité et qu’une collaboration avec le ministère pourrait les aider à acquérir des équipements scientifiques pour renforcer les activités du laboratoire. 

Pr Khady Diouf a en profité pour présenter les recherches qui se font au niveau du laboratoire de biologie marine de l’IFAN. La visite de Pape Sagna Mbaye a permis des discussions sur l’importance de la recherche dans la gestion des pêcheries et l’identification de voies de partenariat pour des décisions éclairées dans la gestion des ressources halieutiques du Sénégal. L’équipe du laboratoire travaille à fournir les données biologiques nécessaires à la   

gestion des populations naturelles de poissons. Ses missions comprennent la recherche, la formation et l’expertise. 

 Le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye, a également indiqué que des chercheurs de l’IFAN spécialisés en anthropologie et en sociologie mènent des recherches sur l’utilisation des ressources halieutiques par les populations. Ces données seront précieuses pour contribuer à la gestion durable des ressources halieutiques du Sénégal. 

L’IFAN accueille une conférence sur « islam, politique et vivre ensemble »

« Islam, politique et vivre ensemble », un  thème d’actualité traité par le président du CUDIS (Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal) , une organisation qui peut se prévaloir d’un long compagnonnage avec l’IFAN Cheikh Anta Diop. Des universitaires, des représentants des différentes branches de l’islam au Sénégal ont pris part à cette rencontre organisée par le laboratoire d’islamologie de l’IFAN. Le conférencier Cheikh Tidiane Sy a traité le thème  en partant de l’histoire de la présence de l’islam, religion majoritaire au Sénégal avec environ 95% de la population qui se réclame de cette foi. L’islam sénégalais est caractérisé  par la présence de plusieurs confréries soufies, qui jouent un rôle important dans la vie sociale, culturelle et politique du pays. Il est marqué également par une tradition de tolérance et de dialogue avec les autres religions, notamment le christianisme. 

Après avoir abordé la genèse de l’islam, le conférencier a évoqué les rapports entre les guides religieux et les politiques qui ont toujours entretenu des rapports étroits, depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, même si des phases tumultueuses ont été notées avec l’arrivée de certains leaders religieux dans le champ politique, notamment, Cheikh Tidiane Sy, guide religieux et chef du Parti de la Solidarité Sénégalaise (PSS). 

Les leaders religieux ont souvent influencé les choix politiques des citoyens, en soutenant ou en critiquant les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat. Les partis politiques ont également cherché à se rapprocher des confréries soufies, pour bénéficier de leur légitimité et de leur popularité.

L’Etat, pour sa part, cloisonne les religieux dans un domaine purement spirituel même s’il n’hésite pas à les consulter pour résoudre les problèmes sociaux et politiques du pays. 

Il y a là réfléchir sur le statut des chefs religieux au Sénégal selon le président du CUDIS .Monsieur Sy de s’interroger également sur la complexité de l’arrivée des religieux dans le champ politique alors qu’ils sont plus attendus  dans le domaine de la médiation sociale et politique.

La conférence a été suivie de débats et discussions et d’une  remise d’un tableau de l’artiste Kalidou kassé dans le cadre du projet  « une œuvre pour la recherche » dont  l’objectif est d’amener les bonnes volontés à soutenir la recherche à l’IFAN.

Le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye  a, pour sa part,  magnifié le geste de président du CUDIS et salué la portée de cette conférence qui  cadre avec  ses missions d’animation culturelle et scientifique.

Journée internationale des musées : Focus sur le musée historique de Gorée

La journée internationale des musées a été célébrée ieudi 18 mai . L’occasion de vous faire découvrir le musée historique de Gorée de l’IFAN Ch. A Diop. On y découvre des cartes , des objets et des pièces retraçant toute l’histoire du Sénégal et de l’île de Gorée.

Le Musée historique, situé sur l’Île de Gorée, lieu de mémoire et patrimoine de l’humanité,  est un musée universitaire d’histoire rattaché à l’IFAN Cheikh Anta Diop.  Il a été créé pendant l’époque coloniale, précisément en juin 1954, par l’Institut Français d’Afrique Noire, devenu plus tard Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) pour présenter l’histoire des territoires de l’AOF (Afrique Occidentale Française). À la suite de son transfert de la Maison Victoria Albis à l’ancienne prison du Fort d’Estrées, en mars 1989, le Musée a changé de statut et a désormais pour objectif de présenter l’histoire du Sénégal de la préhistoire à nos jours et celle de l’Afrique en générale. L’aménagement muséographique  du Fort a été fait par le chercheur anthropologue belge Guy Thilmans après le départ des prisonniers en 1977. Le Musée constitue une ressource patrimoniale considérable qui retrace l’histoire de l’Île de Gorée, de la traite négrière, des royaumes de la Sénégambie et de l’Islam au Sénégal entre autres. Ce lieu empreint d’histoire dispose aussi d’une collection archéologique composée d’objets préhistoriques, protohistoriques et historiques.

Ainsi, le musée comporte douze (12) salles thématiques abritant chacune une exposition permanente sur : l’Île de Gorée, le Paléolithique, le Néolithique, les amas coquilliers, les sites de la vallée du Fleuve Sénégal, le Mégalithisme, les Royaumes du Sénégal avant la colonisation, les différentes formes de Résistances, la Traite négrière, la présence européenne au Sénégal avant l’Indépendance et l’histoire de l’Islam  au Sénégal.

Le musée a des missions d’étude, d’exposition et de transmission d’un patrimoine pour le développement de la société. Il s’adresse en particulier à un public scolaire et universitaire à la recherche de supports didactiques, aux touristes de passage à Gorée et au grand public en général. Il est à l’écoute des attentes de la population pour diversifier ses activités et renouveler son offre en permanence. Il a produit des documents pédagogiques, scientifiques, culturels adaptés aux thèmes de ses expositions, parmi lesquels Gorée, Guide de l’île et du musée historique et Histoire de Gorée. Sous l’impulsion de l’Association des Amis du Musée, d’importants documents sur la Traite Atlantique ont été produits et sont vendus à la Boutique du Musée.

Ainsi le musée historique se propose de contribuer à l’éveil d’une conscience nationale, aider la communauté à prendre conscience de la valeur de son patrimoine culturel historique et à le respecter. Il est le lieu idéal pour promouvoir une prise de conscience de la valeur des biens naturels, culturels de l’humanité, grâce à l’étude et à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel et à la possibilité d’instruire le public.

Dans les années à venir, le musée compte s’ouvrir aux diasporas africaine, américaine, et européenne pour qu’ensemble nous revisitions notre histoire commune et envisager l’avenir. C’est le projet « porte du retour » que le musée entend promouvoir dans le but de réconcilier la terre mère africaine avec ses fils et ses filles disséminés à travers le monde. Cette nouvelle mission passera non seulement par l’élargissement des espaces réservées à l’Île de Gorée et son histoire avant l’esclavage et à la Traite Atlantique, mais aussi par l’organisation de voyages touristiques pour les populations de la diaspora, surtout les africains-américains à la recherche de leur identité perdue.

Le nouveau conservateur du Musée historique, Dr. Mamarame Seck, est un linguiste, analyste du discours, reconverti en muséologue par le truchement de son double intérêt pour la collecte d’objets matériels et immatériels sur l’histoire et la culture sénégalaises et le discours sur la Traite Négrière et les esclaves musulmans aux États-Unis. En effet, Dr. Seck travaille depuis quelques temps sur le narratif engendré par la découverte et la publication en 1995 du manuscrit de l’esclave musulman Omar Ibn Said, originaire du Fouta, et l’intérêt qu’il a suscité aux États-Unis et dans les cercles intellectuels en général. Dr. Seck est en train de traduire en français, pulaar et wolof cette autobiographie unique écrit en Ajami par Omar Ibn Saïd en 1831.

En outre Dr. Seck est membre du projet Retours portant sur le retour des objets matériels et immatériels détenus dans les musées occidentales, y compris aux États-Unis.

Le musée Monod dans le top 50 des meilleures destinations au monde

Le musée Théodore Monod de l’IFAN a été classé parmi les 50 meilleures destinations à visiter en 2023. Grâce à une collaboration avec la maison de couture 2M, le musée accueille plusieurs  expositions qui mettent en exergue  la collaboration créative entre la maison d’art Channel et des artistes sénégalais. Une consécration pour le musée Théodore Monod,  vitrine culturelle de l’université Cheikh Anta Diop. 

Gratuite et ouverte à tous, la Galerie du 19M Dakar célèbre la richesse et la diversité des métiers de la broderie et du tissage. Intitulée Sur le fil, sa programmation tisse le fil d’un récit qui croise ces deux artisanats à d’autres disciplines artistiques comme la peinture, la photographie ou l’installation, et fait rayonner la richesse créative du Sénégal et les valeurs humanistes de son artisanat d’art. Entre création contemporaine et savoir-faire traditionnel, elle est composée d’une exposition collective, d’un programme de discussions, d’évènements et d’ateliers participatifs.

Dans l’exposition, les œuvres et installations de tous médiums réalisées par de nombreux artistes contemporains travaillant sur le textile, certains avec des Maisons d’art du 19M, sont présentées en dialogue avec des œuvres anciennes issues des collections du Musée Théodore Monod d’art africain. En parallèle, des dizaines d’artisans d’art produisent des œuvres inédites in situ, sous les yeux du public, et animent des ateliers participatifs menés par des artistes invités en résidence. Dr El Hadi Malick Ndiaye, conservateur du musée Théodore Monod et Olivia Marsaud assurent la curation de cette exposition qui compte également dans le comité artistique, le programmateur Riad Fakhri, la créatrice de mode et cinéaste Selly Raby Kane, la graphiste Audrey d’Erneville, le designer Bibi Seck et l’architecte Mamy Tall.

cycle de séminaires mensuels sur le thème : “Transformations et Résistances en Afrique”

L’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) de l’UCAD, en collaboration avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), organise un cycle de séminaires mensuels sur le thème : “Transformations et Résistances en Afrique”.
La séance se déroulera en présence du Dr Sidy Cissokho, chercheur au CNRS, sur “Quand on vient pleurnicher devant le chef : écrire, remettre et recevoir les ” cahiers de doléances au Sénégal (1980 – 2022)”.
Dr Sidy Cissokho est sociologue, chargé de recherche au CNRS, au sein du laboratoire Clersé à l’Université de Lille. Après une thèse sur le monde du transport au Sénégal, ses recherches ont porté sur la mise sur agenda des politiques de « corridors de transport » en Afrique subsaharienne. Il a publié ses travaux dans diverses revues parmi lesquelles la Revue française de science politique,Politique africainePolitixCahiers d’études africaines ou encore Critique internationale. Son premier ouvrage reprenant ses travaux de thèse est paru en 2022 : Le transport a le dos largeLes gares routières, les chauffeurs et l’État au Sénégal (1968 -2014), Éditions EHESS, Paris, 278 p. 

Pour rappel, le séminaire “Transformations et Résistances en Afrique” est organisé conjointement par des chercheurs de l’IFAN, de l’IRD et du CNRS. Il accueille tous les premiers lundis du mois des présentations portant sur les transformations sociales, culturelles et politiques en cours dans la région du Sahel. 

La prochaine séance aura lieu le lundi 6 février 2022 de 10h à 12h à la salle du Conseil de l’IFAN et en ligne à partir du lien suivant :  

https://univ-lille-fr.zoom.us/j/93412632395?pwd=bjF1UE8wbFpUY0FFV25JcUFlZjdRUT09

Pour rappel, le séminaire “Transformations et Résistances en Afrique” est organisé conjointement par des chercheurs de l’IFAN, de l’IRD et du CNRS. Il accueille tous les premiers lundis du mois des présentations portant sur les transformations sociales, culturelles et politiques en cours dans la région du Sahel. 

Symposium écolinguistique : Les enjeux écologiques sous le prisme des sciences humaines et sociales

Le laboratoire  des sciences sociales de l’IFAN organise un symposium placé sous le thème de ” la recherche écolinguistique au Sénégal: état des lieux et perspectives “. L’événement est prévu le mercredi 01 février 2023 à la Salle du Conseil de l’IFAN Ch. A. DIOP de 8h30 à 18h00.  

L’argumentaire part du constat qu’à l’exception notable de la géographie, les autres disciplines des sciences humaines et sociales, ont trop longtemps déserté la recherche sur les problématiques écologiques au profit quasi-exclusif des sciences naturelles. Du fait du déficit de production de savoirs sur l’environnement, par les sciences humaines et sociales, on ne connait pas suffisamment les représentations, les perceptions et les imaginaires socio-écologiques des populations sénégalaises. Or, de telles connaissances pourraient être décisives dans le cadre de la lutte contre les effets du changement climatique et les effets retors qui découlent de l’exploitation minière, de la surconsommation d’énergies, de la pollution des eaux, de la production agricole intensive, de la désertification et de la déforestation, de l’urbanisation non planifiée, de l’industrialisation accélérée, etc.

Ce symposium vise à accroitre les savoirs sur la problématique des urgences environnementales à partir d’une approche écolinguistique. Il traite en effet des problématiques environnementales à travers le langage, les langues, les discours et les mots. Par exemple, la mesure des incidences écologiques de certains discours économiques a été une préoccupation constante du domaine depuis les travaux de Halliday (ibid.). L’écologie linguistique s’attache également à examiner les langues et les communautés linguistiques comme étant des observables comparables aux espèces biologiques. En somme, elle a associé biodiversité et diversité linguistique et elle a considéré aussi le rôle joué par les langues, et le langage de manière générale, dans la cohabitation des humains entre eux, dans la cohabitation entre les humains et les autres vivants, et enfin entre eux et les non-vivants.

Au demeurant, l’écolinguistique attache du prix à la préservation et à la valorisation des langues en danger et elle accorde un intérêt particulier à la problématique des droits des communautés locales ainsi qu’à la problématique des injustices environnementales et sociales qu’elles subissent de la part d’institutions étatiques, de multinationales, etc. Si le courant écolinguistique est généralement envisagé comme faisant partie de la sociolinguistique, il n’en demeure pas moins que ses théories et méthodologies lui viennent également des humanités environnementales, de la pensée critique, de la pensée postcoloniale/décoloniale, mais aussi de l’anthropologie, de la communication, de la sémiotique et de la philosophie. Le courant écolinguistique tarde à faire l’objet d’une véritable réappropriation par le milieu académique, au Sénégal. Il ne fait pas l’objet d’un enseignement, il n’y a pas pratiquement pas de projet de recherche sur ce domaine et jusqu’ici, aucune rencontre scientifique de type symposium, colloque, journée d’étude axée sur l’écolinguistique n’a été organisée. Cette situation ne semble d’ailleurs pas spécifique au Sénégal, le courant écolinguistqiue n’est jusqu’ici véritablement investi par la recherche académique que dans les pays africains anglophones (Nigéria, Afrique du Sud, Kenya…).

Le présent projet de symposium se veut une plateforme de lancement du courant écolinguistique dans le milieu académique sénégalais. Le symposium rassemblera des linguistes et des sociolinguistes mais aussi des chercheurs des sciences humaines et sociales et d’autre part des chercheurs des sciences de la nature. Les participants de ce symposium plancheront :a) sur les épistémologies, les théories, les méthodologies, etc. relevant de l’écolinguistique,b) sur de nouveaux chantiers de recherche relatifs aux urgences environnementales,c) sur la manière de forger une expertise sur les représentations, les perceptions et les imaginaires socio-écologiques des communautés,d) sur la manière d’intégrer l’écolinguistique dans les curricula des universités sénégalaises.

Une exposition enchanteresque sur le textile au musée Monod

Le musée Théodore Monod d’art africain de l’IFAN Ch. A. Diop célèbre la création contemporaine en dialogue avec le patrimoine historique. Son but est de conserver les traditions ancestrales réactualisées dans de nouveaux dispositifs de médiation. Exhumer la mémoire des savoirs passe par des voix diverses capables de porter les échos du passé dans une pluralité de points de vue dont, seul, le travail créateur garde le secret. C’est dans cet esprit que le musée accueille les toiles appliquées de Louis Barthélémy qui ré-enchante le textile en se fondant sur la lutte sénégalaise (làmb en wolof). Le textile est un art de l’enchevêtrement de formes complexes et de fils tendus dont la pratique résonne avec l’art de la lutte, entrelacement de corps, torses éclatants soumis à la pression, où se cachent des symboles qui puisent leur énergie dans des traditions mythiques.

La lutte est à la croisée de plusieurs univers : tradition et performance oratoire, sport et business, mysticisme et technique des corps. Mais la lutte, dit-on, ne commence jamais dans l’arène. Elle s’y concrétise. Car ailleurs, la veille, un autre combat a déjà eu lieu dans les incantations et les rituels sacrés, quelque part entre les cauris et la cola, le sang et le lait. Le jour même, elle se poursuit sur les racines du sol et dans les gestes performatifs. La lutte est un art du corps. Corps entrelacés, souffle, fureur, muscles et sueur ; et l’élégance dans les pas de danse. C’est un art du verbe à travers le bàkku (autolouange du lutteur) qui a écrit les plus belles pages de ce sport quand les costumes de parade ancraient des identités fortes dans les terroirs. Mais la lutte avec frappe a fini d’introduire un business succulent qui transforme en oripeaux les superbes lambeaux de pagnes tissés ceints à la taille des lutteurs, remplacés par des blouses luisantes et chaussures dernier cri. Les enjeux financiers ont dissipé le rituel qui transfuge dans le cérémonial des combats de boxe.

Au Musée Théodore Monod, les tableaux de Louis Barthélémy « luttent » avec les textiles traditionnels des collections patrimoniales. Mais dans cette partie entre patrimoine historique et création contemporaine, le verdict est d’avance connu. C’est le textile qui en sort vainqueur à la mémoire de cette tradition sénégalaise affranchie des saisons et des terroirs.

El Hadji Malick Ndiaye

Conservateur du Musée Théodore Monod d’art africain

Cheikh Anta Diop, un chercheur entre défi scientifique et courage de la vérité

L’une des intuitions scientifiques fut de montrer la place prééminente du continent africain dans l’histoire de la civilisation, ou dans l’histoire de l’humanité tout court. Sachant que l’ambition est une chose et la démarche ressorts théorico-méthodologique une toute autre chose, Cheikh s’est évertué à concilier les deux. Autant dire que son obsession à démontrer l’antériorité de la civilisation nègre n’a jamais frisé l’ « afrocentrisme contemplatif » que lui prêtèrent quelques-uns de ses contradicteurs, car un défi scientifique aussi titanesque devait à ses yeux, payer le prix d’une structuration pluridisciplinaire voire d’un dispositif de recherche qui soit au confluent des approches les plus diverses. De là découle toute la circulation à l’intérieur d’univers scientifique qu’un arbitraire découpage académique et un cloisonnement administratif travaillaient à séparer et à opposer, de façon rigide et systématique. Il parvint ainsi à concilier la démarche des sciences sociales (Sociologie, Anthropologie, Linguistique), celle des sciences historiques (Histoire, Archéologie) et celle des sciences expérimentales (Physique, Chimie, Biologie).  C’est la dimension totale de l’homme, qui est envisagée dans les travaux de Cheikh Anta.

Avec la mise sur pied en 1966, du Laboratoire Carbone 14, Cheikh Anta se proposait d’appréhender  l’histoire de l’homme à partir de la reconstitution paléontologique, autrement dit de la datation des fossiles archéologiques au radiocarbone. Il pensait là, avoir trouvé la voie idéale pour aborder l’histoire ancienne sur une base scientifique. C’est ainsi qu’il a commencé à utiliser les techniques nucléaires, en l’occurrence la Physique et la Chimie nucléaires des basses énergies, c’est-à-dire les éléments radioactifs de longue durée. En utilisant la méthode de la datation Carbone 14, il a réalisé qu’il pouvait obtenir des résultats tangibles tels que la datation de la période de sortie des premiers hommes vers l’Europe via le détroit de Gibraltar. Seulement,  cette technique ne pouvait pas aller au-delà de 40.000 ans. Or les évènements les plus déterminants de l’évolution historique s’étendent sur une période beaucoup plus longue. Il faudrait dès lors des techniques autres pour optimiser le mode de datation. C’est ainsi qu’il a pensé nécessaire de mobiliser la chaîne Potassium Argon ; un dispositif qui permet de prendre en charge des évènements qui remontent à plusieurs milliards d’années lumières, tels que la naissance de la terre qui remonte à 4 milliards d’années lumières. C’est ce dispositif qui lui permit d’affirmer que le peuplement de la planète s’est fait suivant un axe sud-nord et non l’inverse. Ce renouvellement de perspective a apporté  une plus-value à la vie de l’IFAN en contribuant à son rayonnement international. Défi scientifique certes, mais défi éthique également. Défi éthique car il s’agissait de prouver de la façon la plus rigoureuse possible, que les topoï africains avaient une valeur philosophique et scientifique propre, et que le Continent noir n’avait pas à développer un complexe d’infériorité, à douter sur son identité culturelle et à minorer son statut sur le plan des apports à la civilisation universelle. Il est inutile de rappeler que Cheikh Anta s’est résolument engagé dans les rapports de force intellectuels de son époque, dans l’art de la contradiction scientifique et dans celui de la controverse amicale des gens de la communauté du savoir ». Cependant, il n’est superflu de dire qu’il l’a fait au nom d’un admirable « courage de la vérité » autrement dit d’un « parrêsia[1] » qui procède d’une abnégation à porter ses idées, de la hardiesse et de la pugnacité à proposer des arguments inédits et novateurs dans la disputatio, et de la disposition à « souffrir » parce que minoritaire dans ses convictions, de la témérité à faire les frais d’un engagement scientifique quand bien même on aurait en face tout un establishment politico-scientifique.

Auteurs :

Cheikh Abdoulaye Niang (Laboratoire d’Anthropologie Culturelle, IFAN)

 Ibrahima Sagna (Laboratoire Carbone 14, IFAN)