Vulgarisation de la plateforme PREDISAN à l’IFAN : Veille numérique pour la résilience alimentaire 

L’IFAN Cheikh Anta Diop a présenté, les jeudi 24 et vendredi 25 juillet, la plateforme numérique PREDISAN lors d’un atelier de vulgarisation destiné à la société civile, aux agences étatiques, aux chercheurs et aux éleveurs. Face aux défis croissants liés à l’insécurité alimentaire, aux changements climatiques et à la dégradation des ressources naturelles, cette innovation technologique  vient renforcer les capacités d’alerte précoce au Sénégal et dans la région sahélienne. 

Développée par Action contre la Faim, en partenariat avec Gis4Tech et l’Université de Grenade,  le platefome PREDISAN est conçue pour suivre en temps réel les indicateurs de sécurité alimentaire et pastorale. Grâce à des fonctionnalités avancées comme la géolocalisation, la modélisation prédictive, l’analyse de données satellitaires et la génération d’alertes précoces, cette plateforme permet d’anticiper les risques, de renforcer la résilience des populations et de guider les décisions humanitaires.

Selon le chercheur Alla Manga, chef du  Laboratoire de géographie de l’IFAN, cette plateforme est basée sur des données fiables et actualisées, issues de bases publiques et de réseaux communautaires de « sentinelles ». Ce maillage permet une collecte continue d’informations, essentielle pour mieux comprendre les dynamiques locales et intervenir efficacement.

Porté  le Laboratoire de Géographie  et le LARTES-IFAN, l’atelier de vulgarisation visait à faciliter l’appropriation de PREDISAN par les organisations de la société civile, les institutions étatiques, les collectivités locales et les chercheurs. L’objectif  est d’intégrer la plateforme dans les systèmes de surveillance et de réponse existants, et outiller les acteurs de terrain pour faire face aux défis d’une région de plus en plus exposée à l’instabilité climatique et alimentaire.

L’intérêt de PREDISAN réside dans sa capacité à rendre visible les signaux faibles de crise avant qu’ils ne deviennent des catastrophes humanitaires. Elle offre un levier stratégique d’action préventive, notamment dans les zones frontalières du sud de la Mauritanie et du nord du Sénégal.

L’atelier s’inscrit donc dans une dynamique de vulgarisation technologique et de coopération interdisciplinaire, liant innovation scientifique, engagement communautaire et action humanitaire, pour une meilleure anticipation des menaces et une gestion plus intelligente des ressources.

Colloque international – Multilinguisme et diversité à l’école : regards croisés entre recherche pratique et institutions

La promotion du multilinguisme ou plurilinguisme et de la diversité culturelle et linguistique est au cœur des actions de la Francophonie et de l’UNESCO. Chaque année, l’Organisation internationale de la Francophonie (l’OIF) s’associe à l’UNESCO pour célébrer la Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février. Le multilinguisme est ainsi encouragé dans toutes ses formes et en particulier dans le cadre de l’éducation. Depuis le 20e siècle, le contexte mondial a accentué la pertinence et la nécessité de l’éducation bi- et plurilingue. Cette évolution s’est concrétisée à travers diverses initiatives, telles que celles proposées par l’OIF à travers sa politique linguistique consacrant le plurilinguisme et ses projets en matière de bi-plurilinguisme scolaire depuis 2008, par Ouane, A. et Glainz, C. de l’UIL/UNESCO (2010), ou encore celles de la Banque Mondiale, dont la politique éducative s’est également orientée dans ce sens (World Bank, 2021).

l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (OIF-FEF) et le Bureau International d’Éducation de l’UNESCO (UNESCO-BIE) collaborent depuis plusieurs années, en particulier sur la thématique du plurilinguisme scolaire. L’année 2025 marque à la fois l’année de l’éducation pour l’OIF et le centenaire de l’UNESCO-BIE. A cette occasion, les deux institutions s’associent pour organiser, en collaboration avec l’Université de Genève à travers l’Équipe de recherche en dimensions internationales de l’éducation (ERDIE) et le Laboratoire de recherche en Éducation Durabilité et Citoyenneté Globale (ESG Lab), ainsi que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar à travers l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN Ch.A. Diop), un colloque international autour de l’enseignement bi-plurilingue.

En effet, de nombreux pays d’Afrique francophone ont opté, ces dernières années et selon leurs contextes spécifiques, pour des réformes de leurs systèmes éducatifs en intégrant, aux côtés du français, leurs langues nationales (ou langues premières) comme médium des premiers apprentissages. Ainsi, en Afrique subsaharienne certains pays préconisent l’usage des langues nationales, notamment dans les premières années du cycle primaire, pour assoir les apprentissages clés (lecture, écriture, mathématiques, éveil), et le recours progressif à la langue française comme second véhicule d’enseignement. Ces choix didactiques prennent appui sur des recherches et des évaluations, démontrant que le recours au bi-plurilinguisme scolaire contribue à réduire l’échec scolaire. Il favorise le développement cognitif et affectif de l’élève en lui permettant d’apprendre dans une langue qui lui est familière tout en facilitant l’acquisition d’une autre langue, en l’occurrence le français, comme langue seconde et au-delà les apprentissages dans les autres disciplines. De nombreuses expérimentations ont été menées et plusieurs pays sont désormais confrontés aux défis du passage à l’échelle : à quels obstacles sont confrontés les Etats pour passer du stade expérimental à la généralisation de l’enseignement bi-plurilingue ? Quelles sont les expériences porteuses et les outils à disposition ? Comment la recherche-action peut-elle contribuer à cette ambition nationale ? Quelle est l’implication des différentes parties prenantes au niveau national et au niveau international ?

Ce colloque offrira ainsi aux experts, praticiens et universitaires l’opportunité de croiser leurs regards et confronter leurs pratiques pour enrichir la réflexion et envisager les perspectives concrètes de généralisation de l’enseignement bi-plurilingue en Afrique subsaharienne.

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