Colloque international – Multilinguisme et diversité à l’école : regards croisés entre recherche pratique et institutions

La promotion du multilinguisme ou plurilinguisme et de la diversité culturelle et linguistique est au cœur des actions de la Francophonie et de l’UNESCO. Chaque année, l’Organisation internationale de la Francophonie (l’OIF) s’associe à l’UNESCO pour célébrer la Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février. Le multilinguisme est ainsi encouragé dans toutes ses formes et en particulier dans le cadre de l’éducation. Depuis le 20e siècle, le contexte mondial a accentué la pertinence et la nécessité de l’éducation bi- et plurilingue. Cette évolution s’est concrétisée à travers diverses initiatives, telles que celles proposées par l’OIF à travers sa politique linguistique consacrant le plurilinguisme et ses projets en matière de bi-plurilinguisme scolaire depuis 2008, par Ouane, A. et Glainz, C. de l’UIL/UNESCO (2010), ou encore celles de la Banque Mondiale, dont la politique éducative s’est également orientée dans ce sens (World Bank, 2021).

l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (OIF-FEF) et le Bureau International d’Éducation de l’UNESCO (UNESCO-BIE) collaborent depuis plusieurs années, en particulier sur la thématique du plurilinguisme scolaire. L’année 2025 marque à la fois l’année de l’éducation pour l’OIF et le centenaire de l’UNESCO-BIE. A cette occasion, les deux institutions s’associent pour organiser, en collaboration avec l’Université de Genève à travers l’Équipe de recherche en dimensions internationales de l’éducation (ERDIE) et le Laboratoire de recherche en Éducation Durabilité et Citoyenneté Globale (ESG Lab), ainsi que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar à travers l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN Ch.A. Diop), un colloque international autour de l’enseignement bi-plurilingue.

En effet, de nombreux pays d’Afrique francophone ont opté, ces dernières années et selon leurs contextes spécifiques, pour des réformes de leurs systèmes éducatifs en intégrant, aux côtés du français, leurs langues nationales (ou langues premières) comme médium des premiers apprentissages. Ainsi, en Afrique subsaharienne certains pays préconisent l’usage des langues nationales, notamment dans les premières années du cycle primaire, pour assoir les apprentissages clés (lecture, écriture, mathématiques, éveil), et le recours progressif à la langue française comme second véhicule d’enseignement. Ces choix didactiques prennent appui sur des recherches et des évaluations, démontrant que le recours au bi-plurilinguisme scolaire contribue à réduire l’échec scolaire. Il favorise le développement cognitif et affectif de l’élève en lui permettant d’apprendre dans une langue qui lui est familière tout en facilitant l’acquisition d’une autre langue, en l’occurrence le français, comme langue seconde et au-delà les apprentissages dans les autres disciplines. De nombreuses expérimentations ont été menées et plusieurs pays sont désormais confrontés aux défis du passage à l’échelle : à quels obstacles sont confrontés les Etats pour passer du stade expérimental à la généralisation de l’enseignement bi-plurilingue ? Quelles sont les expériences porteuses et les outils à disposition ? Comment la recherche-action peut-elle contribuer à cette ambition nationale ? Quelle est l’implication des différentes parties prenantes au niveau national et au niveau international ?

Ce colloque offrira ainsi aux experts, praticiens et universitaires l’opportunité de croiser leurs regards et confronter leurs pratiques pour enrichir la réflexion et envisager les perspectives concrètes de généralisation de l’enseignement bi-plurilingue en Afrique subsaharienne.