L’IFAN accueille une conférence sur « islam, politique et vivre ensemble »

« Islam, politique et vivre ensemble », un  thème d’actualité traité par le président du CUDIS (Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal) , une organisation qui peut se prévaloir d’un long compagnonnage avec l’IFAN Cheikh Anta Diop. Des universitaires, des représentants des différentes branches de l’islam au Sénégal ont pris part à cette rencontre organisée par le laboratoire d’islamologie de l’IFAN. Le conférencier Cheikh Tidiane Sy a traité le thème  en partant de l’histoire de la présence de l’islam, religion majoritaire au Sénégal avec environ 95% de la population qui se réclame de cette foi. L’islam sénégalais est caractérisé  par la présence de plusieurs confréries soufies, qui jouent un rôle important dans la vie sociale, culturelle et politique du pays. Il est marqué également par une tradition de tolérance et de dialogue avec les autres religions, notamment le christianisme. 

Après avoir abordé la genèse de l’islam, le conférencier a évoqué les rapports entre les guides religieux et les politiques qui ont toujours entretenu des rapports étroits, depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, même si des phases tumultueuses ont été notées avec l’arrivée de certains leaders religieux dans le champ politique, notamment, Cheikh Tidiane Sy, guide religieux et chef du Parti de la Solidarité Sénégalaise (PSS). 

Les leaders religieux ont souvent influencé les choix politiques des citoyens, en soutenant ou en critiquant les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat. Les partis politiques ont également cherché à se rapprocher des confréries soufies, pour bénéficier de leur légitimité et de leur popularité.

L’Etat, pour sa part, cloisonne les religieux dans un domaine purement spirituel même s’il n’hésite pas à les consulter pour résoudre les problèmes sociaux et politiques du pays. 

Il y a là réfléchir sur le statut des chefs religieux au Sénégal selon le président du CUDIS .Monsieur Sy de s’interroger également sur la complexité de l’arrivée des religieux dans le champ politique alors qu’ils sont plus attendus  dans le domaine de la médiation sociale et politique.

La conférence a été suivie de débats et discussions et d’une  remise d’un tableau de l’artiste Kalidou kassé dans le cadre du projet  « une œuvre pour la recherche » dont  l’objectif est d’amener les bonnes volontés à soutenir la recherche à l’IFAN.

Le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye  a, pour sa part,  magnifié le geste de président du CUDIS et salué la portée de cette conférence qui  cadre avec  ses missions d’animation culturelle et scientifique.

Journée internationale des musées : Focus sur le musée historique de Gorée

La journée internationale des musées a été célébrée ieudi 18 mai . L’occasion de vous faire découvrir le musée historique de Gorée de l’IFAN Ch. A Diop. On y découvre des cartes , des objets et des pièces retraçant toute l’histoire du Sénégal et de l’île de Gorée.

Le Musée historique, situé sur l’Île de Gorée, lieu de mémoire et patrimoine de l’humanité,  est un musée universitaire d’histoire rattaché à l’IFAN Cheikh Anta Diop.  Il a été créé pendant l’époque coloniale, précisément en juin 1954, par l’Institut Français d’Afrique Noire, devenu plus tard Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) pour présenter l’histoire des territoires de l’AOF (Afrique Occidentale Française). À la suite de son transfert de la Maison Victoria Albis à l’ancienne prison du Fort d’Estrées, en mars 1989, le Musée a changé de statut et a désormais pour objectif de présenter l’histoire du Sénégal de la préhistoire à nos jours et celle de l’Afrique en générale. L’aménagement muséographique  du Fort a été fait par le chercheur anthropologue belge Guy Thilmans après le départ des prisonniers en 1977. Le Musée constitue une ressource patrimoniale considérable qui retrace l’histoire de l’Île de Gorée, de la traite négrière, des royaumes de la Sénégambie et de l’Islam au Sénégal entre autres. Ce lieu empreint d’histoire dispose aussi d’une collection archéologique composée d’objets préhistoriques, protohistoriques et historiques.

Ainsi, le musée comporte douze (12) salles thématiques abritant chacune une exposition permanente sur : l’Île de Gorée, le Paléolithique, le Néolithique, les amas coquilliers, les sites de la vallée du Fleuve Sénégal, le Mégalithisme, les Royaumes du Sénégal avant la colonisation, les différentes formes de Résistances, la Traite négrière, la présence européenne au Sénégal avant l’Indépendance et l’histoire de l’Islam  au Sénégal.

Le musée a des missions d’étude, d’exposition et de transmission d’un patrimoine pour le développement de la société. Il s’adresse en particulier à un public scolaire et universitaire à la recherche de supports didactiques, aux touristes de passage à Gorée et au grand public en général. Il est à l’écoute des attentes de la population pour diversifier ses activités et renouveler son offre en permanence. Il a produit des documents pédagogiques, scientifiques, culturels adaptés aux thèmes de ses expositions, parmi lesquels Gorée, Guide de l’île et du musée historique et Histoire de Gorée. Sous l’impulsion de l’Association des Amis du Musée, d’importants documents sur la Traite Atlantique ont été produits et sont vendus à la Boutique du Musée.

Ainsi le musée historique se propose de contribuer à l’éveil d’une conscience nationale, aider la communauté à prendre conscience de la valeur de son patrimoine culturel historique et à le respecter. Il est le lieu idéal pour promouvoir une prise de conscience de la valeur des biens naturels, culturels de l’humanité, grâce à l’étude et à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel et à la possibilité d’instruire le public.

Dans les années à venir, le musée compte s’ouvrir aux diasporas africaine, américaine, et européenne pour qu’ensemble nous revisitions notre histoire commune et envisager l’avenir. C’est le projet « porte du retour » que le musée entend promouvoir dans le but de réconcilier la terre mère africaine avec ses fils et ses filles disséminés à travers le monde. Cette nouvelle mission passera non seulement par l’élargissement des espaces réservées à l’Île de Gorée et son histoire avant l’esclavage et à la Traite Atlantique, mais aussi par l’organisation de voyages touristiques pour les populations de la diaspora, surtout les africains-américains à la recherche de leur identité perdue.

Le nouveau conservateur du Musée historique, Dr. Mamarame Seck, est un linguiste, analyste du discours, reconverti en muséologue par le truchement de son double intérêt pour la collecte d’objets matériels et immatériels sur l’histoire et la culture sénégalaises et le discours sur la Traite Négrière et les esclaves musulmans aux États-Unis. En effet, Dr. Seck travaille depuis quelques temps sur le narratif engendré par la découverte et la publication en 1995 du manuscrit de l’esclave musulman Omar Ibn Said, originaire du Fouta, et l’intérêt qu’il a suscité aux États-Unis et dans les cercles intellectuels en général. Dr. Seck est en train de traduire en français, pulaar et wolof cette autobiographie unique écrit en Ajami par Omar Ibn Saïd en 1831.

En outre Dr. Seck est membre du projet Retours portant sur le retour des objets matériels et immatériels détenus dans les musées occidentales, y compris aux États-Unis.

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