L’UCAD a célébré le centenaire de la naissance de son parrain du 21au 29 décembre 2023

Les activités de célébration du centenaire de la naissance du Pr Cheikh Anta Diop ont été clôturées le 29 décembre 2023  avec l’inauguration du Musée Kër Séex Anta, ancienne maison de fonction du parrain de l’UCAD. La pensée toujours pertinente de Cheikh Anta Diop devrait constituer un socle, lors de ce centenaire, pour les générations futures afin de s’attaquer de manière proactive à la question du développement. Le Recteur de l’UCAD a souligné lors de la cérémonie de lancement des activités du centenaire  que « les thèses de Diop, autrefois contestées, sont aujourd’hui acceptées par  de nombreuses théories ».

Le professeur Ahmadou Aly Mbaye a par ailleurs souligné l’importance des travaux du Pr Cheikh Anta Diop pour la réputation et le prestige de l’Université de Dakar. Le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baïla Ndiaye, a également rappelé l’impact durable de l’œuvre du Pr Cheikh Anta Diop, qui continue d’éclairer le paysage actuel et de fournir des clés pour comprendre le riche héritage de l’Afrique, afin de forger l’avenir avec audace.

 « La lumière de Cheikh Anta Diop, aussi perçante que jamais, illumine encore notre paysage actuel, nous offrant des clés pour déchiffrer notre riche héritage et forger avec audace notre avenir. Par ses travaux qui ont courageusement remis en question les récits eurocentrés et rétabli le lien ombilical entre l’Égypte et l’Afrique noire, il continue d’inspirer une réflexion innovante sur la gouvernance, le développement durable et l’intégration africaine… », a indiqué Pr Abdoulaye Baïla Ndiaye, directeur de l’IFAN.

Les activités de célébration du centenaire de la naissance de l’UCAD ont été lancées le jeudi 21 décembre 2023  à l’auditorium Khady Amar Fall  en collaboration avec l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN), et le Musée des Civilisations noires. Du 21 au 29 décembre, diverses manifestations ont été organisées autour du thème « Cheikh Anta, cent ans après : les défis de la reconstruction d’une pensée audacieuse pour l’Afrique ». La conférence inaugurale a été animée par les égyptologues Pr Aboubacry Moussa Lam et Pr Somet Yoporeka, sous la modération du Pr Hamady Bocoum, Directeur général du Musée des Civilisations noires.

Le centenaire a été également marqué par un colloque sur l’égyptologie du 26 au 29 décembre, au Musée des Civilisations noires. D’autres activités scientifiques et culturelles, notamment une exposition sur la vie et l’œuvre du parrain au Musée Théodore Monod de l’IFAN, un panel de haut niveau sur le thème « Sortir des sentiers battus : examen critique de l’œuvre de Cheikh Anta Diop » animé par le Dr Aziz Salmon Fall, le Dr Mamarame Seck, le Dr Diallo Diop et modéré par le Pr Mbaye Thiam, ont été programmées durant le centenaire. Une table ronde en wolof autour des discours politiques du Pr Cheikh Anta Diop était également au programme de la célébration du centenaire du parrain de l’UCAD.

Colloque International en hommage au Professeur Papa Alioune NDAO

L’Université Cheikh Anta Diop   vous convie  à un colloque international en hommage au Professeur Pape Alioune Ndao. Reconnu comme le père de la sociolinguistique sénégalaise, le Professeur Ndao a formé plusieurs générations de chercheurs et d’enseignants universitaires. 

Le colloque placé sous le thème de la  “Sociolinguistique en Afrique : pistes pour des perspectives alternatives”, se tiendra du 6 au 8 décembre 2023 à l’Institut Confucius. « L’objectif de ce colloque est de replacer la sociolinguistique dans le contexte historique de son émergence en Afrique, tout en portant un regard réflexif et critique sur son épistémologie, ses courants théoriques et méthodologiques, ainsi que ses interactions avec d’autres domaines de savoir connexes ». Une soixantaine de communications sera présentée durant cet événement académique.La séance plénière d’ouverture du colloque, prévue le mercredi 6 décembre à 9 heures, sera marquée par la projection d’un documentaire intitulé “Pr Alioune Ndao : les mots pour le dire”

Appel à communication du colloque « Linguistique et colonialisme », 50 ans après. Nouveaux concepts, nouvelles pratiques, nouvelles résistances

Colloque International

Les 21, 22 et 23 Octobre 2024

Tunis – Hammamet – Tunisie

Publié en 1974, traduit en différentes langues (allemand, coréen, espagnol, galicien, italien, japonais, serbo-croate, etc.), le livre de Louis-Jean Calvet Linguistique et colonialisme a joué un grand rôle dans l’épistémologie de la linguistique, l’émergence de la sociolinguistique, les réflexions sur les politiques linguistiques et la prise de conscience par les militants de la diversité linguistique. Louis-Jean Calvet a montré dans son ouvrage que l’ouverture de l’Europe sur le reste du monde s’est accompagnée d’une minoration et d’une domination de la langue de l’autre ; et cette réflexion dépasse, on s’en doute, les seules aires géopolitiques et situations sociolinguistiques des exemples choisis par l’auteur pour sa démonstration. Son livre a eu le mérite d’avoir autant élucidé le rôle de la langue dans l’ébauche de la prétendue suprématie de l’Occident que le rôle de la linguistique, en tant que discipline, dans la mise en oeuvre du projet colonial. Cette double perspective fait émerger l’idée que la décolonisation ne peut être opérante que si elle agrège une idéologie discursive de la langue d’une part, et une décolonisation de la linguistique, d’autre part.

Cinquante ans après sa publication, nous nous proposons de revenir sur la thématique principale de l’ouvrage et sur le concept de glottophagie, au regard de la configuration linguistique actuelle du monde, et de poser un certain nombre de questions :

– La sociolinguistique, discipline qui s’est institutionnalisée après la colonisation, est-elle concernée par le débat sur la décolonisation, entre autres celle des savoirs ?

– Qu’est-ce qui, dans son assise épistémologique, dans ses approches théoriques, dans ses démarches méthodologiques, dans ses pratiques empiriques, relèverait ou pas d’une colonialité de la discipline ?

– Qu’est-ce qui, dans la sociolinguistique appliquée, participe de la reproduction d’essentialisation, de hiérarchisation et de domination linguistiques ? En quoi la discipline rencontre-t-elle (ou pas) les développements sur la langue qui émergent des théories postcoloniales et de la pensée décoloniale ?

À partir de ces premières questions, il s’agira d’explorer les relations entre langues et colonialismes telles qu’elles se présentent aujourd’hui, afin d’esquisser un bilan, au-delà des descriptions et des discours, des politiques mises en oeuvre et donnant lieu à des formes de domination linguistique, qu’elles soient internes à des frontières ou se jouant entre plusieurs frontières : les processus coloniaux ont été et sont encore autant l’occasion d’actions à énumérer et à décrire que de discours et de représentations exprimées, qui en sont parfois le berceau et le reflet. Les politiques ou les expérimentations pour introduire des langues « nationales » ou non officielles dans les systèmes éducatifs formels ou informels des différents pays ou zones ayant été colonisés ou dans des situations de néo-colonisation pourraient ainsi être décrites et évaluées. Il s’agira de se demander si les situations socio-politiques envisagées font émerger des modalités de nouveaux colonialismes qu’il faudrait alors définir, entre autres dans les formes de domination développées et les nouvelles résistances qu’elles peuvent susciter. Dans ce cadre, l’étude des langues minorées et des processus de minoration prendra sans doute une place particulière, tant les nouvelles modalités, parfois cachées ou composites qu’elles adoptent, et les politiques, entre autres éducatives, qu’elles ont suscitées de par le monde, changent actuellement la donne concernant la description des langues circulantes, des situations transfrontalières et des plurilinguismes à travers les continents.

Dans ce sens, un accent particulier sera mis sur les politiques éducatives. Par exemple, plusieurs pays, entre autres en Afrique, se sont engagés dans une politique d’introduction des langues nationales ou locales dans leurs systèmes éducatifs formels. Quel bilan peut-on en tirer ? Et quelles questions théoriques émergent de cette dynamique, à la fois en linguistique et en sociolinguistique ?

Les communications pourront se pencher sur les populations qui parlent des langues minorées, et sur la façon dont les mobilités des migrations économiques, politiques ou écologiques affectent ces langues. Elles pourront également interroger leurs façons de s’approprier les langues et de composer avec les systèmes dominants. La perspective historique de leur évolution pourra être envisagée en rapport avec les moyens techniques nouveaux, les réseaux sociaux, les modalités virtuelles de domination ou de résistance, mais également les nouvelles exigences économiques, servant ou desservant les rapports de forces en jeu autour des langues, de leurs pratiques et de leur transmission.

Le colloque entend de fait poser la question des nouveaux espaces de colonialismes, concrets, virtuels ou symboliques, ou des domaines sociaux précis qui les hébergent, de façon explicite ou implicite, comme les productions artistiques, la musique et la chanson, les formes architecturales ou vestimentaires, etc. Ce type de réflexion incite à ouvrir notre champ scientifique à la rencontre d’autres sciences comme l’ethnologie, la musicologie, les sciences de la communication, l’anthropologie, l’économie, la géographie, etc. L’étude de ces discours sera instructive aussi bien pour les phénomènes examinés que pour les enjeux et dimensions idéologiques et politiques du débat autour des langues.

Les trois axes proposés, développés ci-dessous en 12 thèmes, pourront ainsi être abordés en référence à des situations nationales (« colonisation interne ou colonialisme intérieur ») ou internationales (« colonisation externe ») sur tous les continents. Des études micro étudiant une situation particulière, y compris intime (familles, couples, fratries, etc.) ou macro (épousant une large envergure, géographique, historique ou sociale), pourront être faites sur la base d’analyses qualitatives, quantitatives ou les deux à la fois.

Trois axes de réflexion sont proposés, déclinés chacun en 4 thèmes :

Axe 1 – Sociolinguistique et colonialité

Thème 1 Nouveaux colonialismes linguistiques dans le monde : mondialisation, intégrations régionales (Maghreb, Union européenne, Mercosur, Union africaine, etc.), langues « internationales »

Thème 2 Approche épistémologique, nouveaux univers conceptuels, nouveaux paradigmes

Thème 3 Stratégies linguistiques, littéracies, traduction, dimensions numériques et artistiques, nouveaux engagements

Thème 4 Nouvelles pratiques de recherche sur les langues en contexte postcolonial

Axe 2 – Langage, espace et colonialismes/colonialités

Thème 5 L’espace urbain comme lieu de (re)production de la colonialité du langage Processus de hiérarchisation des savoirs, du pouvoir et de la parole. Dimensions historiques et contemporaines.

Thème 6 Institutionnalisation des langues : continuités et discontinuités coloniales Approches institutionnelles (OIF, OEI, CPLP, etc.) et organismes de diffusion des langues (Alliances françaises, British Council, Goethe Institut, Instituto Cervantes, Instituts Confucius, etc.). Processus de construction politique de l’espace et critiques de la (re)production des pouvoirs à travers les langues.

Thème 7 Paysages linguistiques : marquage, (re)production et négociation de l’espace et de ses frontières comme expression des rapports de pouvoir et de leur remise en cause par les pratiques spatiales quotidiennes. Inégalités sociales, circulations migratoires, dynamiques de la redéfinition des espaces.

Thème 8 Langues locales, régionales, minoritaires, minorées : nomination (« patois », « dialectes », « langues », « autochtones », « indigènes », etc.) ou classification des langues : processus de minoration et de majoration, variations et visibilisation ou pas de ces processus.

Axe 3 – Politiques linguistiques, éducatives et scientifiques

Thème 9 Politiques linguistiques : interventions humaines sur les situations de plurilinguisme, promotion fonctionnelle des langues. Typologie de ces politiques (par exemple du haut vers le bas et du bas vers le haut). Réussites, échecs, etc.

Thème 10 Législations linguistiques, langues et droit. Les nouvelles populations apprenantes.

Thème 11 Politiques éducatives, éducation bilingue, EIB, éducation de base, plurilinguisme à l’école, nouvelles formes didactiques à l’oeuvre, décolonisation des curricula scolaires et universitaires, études de cas.

Thème 12 Méthodologies de la recherche en sociolinguistique : recherche collaborative, coécriture, méthodologies participatives

Le colloque se déroulera les 21, 22 et 23 octobre 2024 entre Hammamet et Tunis en Tunisie. L’organisation en sera assurée par le laboratoire ATTC, « Analyse Textuelle, Traduction, Communication » de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de l’Université de la Manouba.

Les langues du colloque seront l’anglais, le français, l’arabe et l’espagnol. Cependant le comité d’organisation pourra accepter les communications en langues nationales et/ou minorées, sous réserve d’une possibilité de traduction. De même, les formes hybrides de communication seront encouragées (bilinguisme des discours, PP dans une langue / exposé dans une autre, titres bilingues, etc.).

Les frais d’inscription au colloque s’élèveront à :

– 80€ pour les chercheur-e-s professionnel-le-s

– 20€ pour les étudiant-e-s, doctorant-e-s ou jeunes chercheur-e-s, encore sans profession.

Des cas d’exonération pourront être examinés sur demande par le Comité d’organisation.

NB : Notre intention étant de privilégier les rencontres et les échanges formels et informels, le colloque est prévu en présentiel et non en distanciel.

Les propositions de communications devront parvenir conjointement aux adresses suivantes :

linguistique.colonialisme2024@gmail.com

attc.manouba@yahoo.com

et être déposées sur le site du colloque, où chaque correspondant-e pourra créer son compte :

https://calvet50.sciencesconf.org/

Elles rempliront les conditions suivantes :

– contenir un titre, un résumé (2000 signes maxi), une notice bibliographique (500 signes maxi), le nom et l’adresse électronique de l’auteur-e, son statut et son affiliation institutionnelle,

– indiquer avec précision l’axe et/ou le thème dans lequel s’inscrit la recherche,

– spécifier le contexte de l’étude, la problématique posée, le cadrage théorique (sous forme de 2 ou 3 concepts ou auteur-e-s de référence), la méthodologie adoptée (construction et analyse du corpus), et les perspectives de la réflexion, en lien avec le thème général du colloque.

Dernière date de réception des propositions : le 30 janvier 2024

Retour aux auteur-e-s : le 30 mars 2024

Envoi du programme définitif :15 mai 2024

Comité d’organisation

– Farah ZAÏEM, Inès BEN REJEB, Raja CHENNOUFI : Université de la Manouba, Laboratoire ATTC-LR18ES12, Tunis, Tunisie

– Abdelouahed MABROUR : Université Chouaib Doukkali, El Jaddida, Maroc

– Amidou MAIGA, Zakaria NOUNTA Université de Bamako, Mali

– Mouhamed Abdallah LY, Adjaratou O. SALL : Université de Dakar, Sénégal

– Marilena KARYOLEMOU : Université de Chypre

– Véronique FILLOL : Université de Nouvelle-Calédonie, Nouméa

– Telma C.A.S. PEREIRA, Xoan LAGARES : Université de Rio de Janeiro, Brésil

– Marielle RISPAIL : UJM, Laboratoire ECLLA, Saint Étienne, France

– Michelle AUZANNEAU, Carola MICK : Université Paris-Cité, Laboratoire CEPED, Paris, France

Comité scientifique

Universités de la Manouba et El Manar, Tunis, Tunisie

Ines BEN REJEB

Raja CHENOUFI-GHALLEB

Farah ZAIEM

Université Chouaib Doukkali, El Jaddida, Maroc

Abdelouahed MABROUR

Université Caddi Ayyad, Marrakech, Maroc

Lahoucine AIT SAGH

Fatima Ez-Zahra BEN KHALLOU

Université de Mostaganem, Algérie

Ibtissem CHACHOU

Université de Bamako, Mali

Amidou MAIGA

Zakaria NOUNTA

Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal

Moussa DAFF

Mouhamed Abdallah LY

Adjaratou O. SALL

Université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal

Ndiémé SOW

Universidad Nacional Autónoma de Honduras, Tegucigalpa, Honduras

Carlos SOLORZANO

Universidade Federal Fluminense, Rio de Janeiro, Brésil

Telma C.A.S. PEREIRA

Xoan LAGARES

Monica SAVEDRA

Universidad Autónoma del Estado de Morelos, Cuernavaca, Mexique

Cony SAENGER

Université de Montréal, Canada

Juan Carlos GODENZZI

Université de Nouvelle-Calédonie, Nouméa

Véronique FILLOL

Elatiana RAZAFI

Université de Chypre

Fabienne BAIDER

Marilena KARYOLEMOU

Università di Corsica Pasquale Paoli, Corse

Alain DI MEGLIO

Université d’Angers, France

Dalila MORSLY

Université Jean Monnet de St-Etienne, France

Marielle RISPAIL

Valeria VILLA-PEREZ

Université Paris Cité, France

Michelle AUZANNEAU

Carola MICK

Université de Provence, France

Louis-Jean CALVET

Dialogue académique entre le Recteur de l’Université du Sénégal oriental et le directeur de l’IFAN Cheikh Anta Diop

Le Recteur de l’Université du Sénégal oriental, le professeur Kandioura Noba, a rencontré le jeudi 09 Octobre 2023, le directeur de l’IFAN, le professeur Abdoulaye Baila Ndiaye. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en place de la nouvelle université du Sénégal oriental. Le professeur Noba a souligné que l’objectif principal de cette visite était d’établir une communication et un échange d’idées avec les différentes entités et institutions de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il a déjà eu des échanges fructueux avec le Recteur de l’UCAD, qui lui a conseillé de prendre attache avec les facultés et les instituts de recherche. Au cours de cette discussion avec le professeur Ndiaye, le coordonnateur de l’Université du Sénégal Oriental a exprimé son enthousiasme à l’idée d’être accompagné par l’IFAN, considérant l’institut comme un modèle exemplaire dans le domaine de la recherche. Il a mis en évidence l’importance de la recherche dans le contexte de la nouvelle université et a exprimé son désir de collaborer pour donner à la recherche la place qu’elle mérite .

Selon le professeur Noba, l’IFAN englobe presque toutes les disciplines en termes de recherche. Il a ainsi exprimé son intention de dupliquer ce modèle. Les deux professeurs ont ainsi convenu de travailler ensemble pour faire de la recherche une entité importante dans la nouvelle université du Sénégal oriental.

L’ambassadeur de Cuba découvre les richesses patrimoniales de l’IFAN

La visite de Son Excellence Sosa Hilton, ambassadeur de Cuba, à l’IFAN, a été riche en échanges. Selon le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye, et l’ambassadeur du Cuba, cette visite ouvre la voie à une bonne collaboration. 

La visite a débuté au musée Théodore Monod d’art africain. Le conservateur, Dr El Hadj Malick Ndiaye, a présenté l’historique du musée, qui était autrefois le palais  du commandant de la circonscription de Dakar, ensuite siège de l’administration de l’Afrique Occidentale Française, avant d’être affecté à l’IFAN. Conçu dans un style soudano-sahélien, le musée abrite des collections d’art, d’ethnographie, d’archéologie et de botanique. Il abrite aussi des archives et des collections patrimoniales.

Selon le conservateur,  la recherche contribue à enrichir les connaissances sur les objets exposés et à améliorer l’expérience des visiteurs. Elle permet également de valoriser les collections par l’exploration de thématiques de recherche liées aux musées. 

La visite s’est ensuite poursuivie au laboratoire de Traitement des Eaux usées. Ce laboratoire est reconnu pour son expertise dans la gestion durable des eaux, notamment le recyclage des eaux usées pour arroser les jardins afin de favoriser une économie circulaire. Dr Nouhou Diaby, chef du laboratoire, a ainsi présenté les recherches du laboratoire et  le  plateau technique. Ce dernier est composé de deux salles équipées pour les analyses microbiologiques (bactériologie et parasitologie) et physico-chimiques, d’une station pilote de traitement des eaux usées et d’une station météo.

L’ambassadeur a par ailleurs  visité les services des archives, des Publications et de la Documentation de l’IFAN où est conservé un riche patrimoine culturel, scientifique et historique. L’ambassadeur en a profité  pour offrir un livre sur l’histoire de Cuba à la bibliothèque de l’IFAN pour symboliser le début d’une collaboration concrète.

Les collections du département de biologie animale ont également attiré l’attention de Mme Hilton. La collection du laboratoire des Invertébrés terrestres est  par exemple riche de plus de 400 000 échantillons et plus de 10 000 espèces d’insectes provenant d’échanges et de récoltes effectuées dans plus de 30 pays d’Afrique depuis 1939. Celle des Vertébrés terrestres comprend des reptiles, des oiseaux, des mammifères et 4 500 poissons d’eau douce et saumâtre. Le laboratoire de biologie marine comprend quant à lui des poissons, des mollusques, des crustacés, des mammifères marins et des tortues marines. Ces collections sont importantes pour documenter la biodiversité.

La visite s’est  enfin terminée au laboratoire de préhistoire qui garde des échantillons d’archéologie très précieux.

Conférence de l’Université d’été IRD- IFAN- UQUAM: ‘’Balade historique sur femmes et Islam ‘’

L’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN Ch A DIOP) a accueilli la conférence d’ouverture de l’école d’été RIMA, portant sur le thème « De la réflexion sur les femmes et l’islam à la revendication de la citoyenneté ». La conférence a été animée par Pr Penda Mbow, historienne et militante des droits des femmes, et les propos ont été discutés par Dr Sadio Ba Nging, sociologue à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Selon  Dr Gning, cette  conférence est « une ballade scientifique et historique ». L’historienne est revenue sur l’histoire des luttes féminines en Afrique de l’Ouest et au Maghreb pour leurs droits et leur citoyenneté, en s’appuyant sur les normes et textes de  l’Islam. La conférencière a ainsi abordé la question de l’ijtihaad1 des femmes en islam. 

Des thèmes plus controversés tels que la polygamie et le port du voile ont également suscité des débats avec les doctorants sélectionnés dans le cadre de cette école d’été. Plaidant pour une meilleure présence des femmes pour relever le défi du développement, Penda Mbow recommande aux femmes de s’orienter dans la voie du savoir et de participer aux débats citoyens.

Cette conférence a lancé l’école d’été organisée l’ANR RIMA portée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en partenariat avec l’IFAN et l’Université du Québec à Montréal (UQAM). L’objectif de cette formation destinée à une dizaine de doctorants des universités sénégalaises est de comprendre les logiques de discriminations et d’inégalités de genre, ainsi que les luttes engagées par les femmes dans des contextes sociaux différents dans l’espace Maghreb/Afrique de l’Ouest islamisé. La formation de deux semaines est assurée par  Pr Fabienne Samson (IRD),  Pr Nathalie Leblanc (Université du Québec), Dr Saliou Ngom, Dr Cheikh Abdoulaye Niang, Dr Fatou Bintou Dial et des plusieurs autres chercheurs de l’ANR RIMA.

Le directeur de l’IFAN,  Pr Abdoulaye Baila Ndiaye, a salué l’initiative qui permet une meilleure « compréhension des mécanismes par lesquels les femmes font face aux discriminations politiques, économiques et religieuses » qu’elles subissent.


 

1 : Effort de réinterprétation des textes islamiques

Conférence d’ouverture école d’été IFAN IRD UQAM

L’IFAN, l’IRD et l’UQAM vous invitent à la conférence d’ouverture de l’école d’été de l’ANR RIMA. Placée sous le thème « De la réflexion sur les femmes et l’Islam à la revendication de la citoyenneté », la conférence est prévue mardi 11 juillet à 9h30 au Musée Theodore Monod de l’IFAN (place Soweto, à côté de l’Assemblée Nationale). Elle sera traitée par  Pr Penda MBOW , historienne.

L’école d’été RIMA ARN se tient du 11 au 22 juillet 2023 à l’UCAD.  Vous avez l ‘affiche en fichier joint.

Vous pouvez  également suivre la conférence à travers ce lien:

https://ird-fr.zoom.us/j/92090867021?pwd=YTMweGo1UzdSRlc5akVKNGROR05HUT09  

ID de réunion : 920 9086 7021 

Code secret : 240813 

Le ministre de la pêche évoque des possibilités de collaboration avec le laboratoire de biologie marine de l’IFAN

Selon le ministre de la pêche et de l’économie maritime, l’expertise universitaire n’est pas suffisamment utilisée par le gouvernement. Pape Sagna Mbaye a rajouté qu’il est important de prendre un avis scientifique avant de prendre toute décision qui pourrait impacter des milliers de vies. 

Le ministre de la Pêche a ainsi évoqué la possibilité d’une collaboration entre son ministère et le laboratoire de biologie marine de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’université Cheikh Anta Diop. Il a déclaré que son ministère n’hésiterait pas à signer des conventions avec l’IFAN pour les aider dans certains travaux qui doivent aboutir à des décisions où l’élément scientifique serait important. 

« Je n’hésiterai pas à me tourner vers vous si le Sénégal doit être représenté dans des évènements internationaux nécessitant la présence d’experts »,a-t-il dit au directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye.  

 Professeur Khady Diouf Goudiaby, responsable du laboratoire de biologie marine de l’IFAN, a également exprimé son intérêt pour une telle collaboration. Elle a expliqué que leur budget à l’université est limité et qu’une collaboration avec le ministère pourrait les aider à acquérir des équipements scientifiques pour renforcer les activités du laboratoire. 

Pr Khady Diouf a en profité pour présenter les recherches qui se font au niveau du laboratoire de biologie marine de l’IFAN. La visite de Pape Sagna Mbaye a permis des discussions sur l’importance de la recherche dans la gestion des pêcheries et l’identification de voies de partenariat pour des décisions éclairées dans la gestion des ressources halieutiques du Sénégal. L’équipe du laboratoire travaille à fournir les données biologiques nécessaires à la   

gestion des populations naturelles de poissons. Ses missions comprennent la recherche, la formation et l’expertise. 

 Le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye, a également indiqué que des chercheurs de l’IFAN spécialisés en anthropologie et en sociologie mènent des recherches sur l’utilisation des ressources halieutiques par les populations. Ces données seront précieuses pour contribuer à la gestion durable des ressources halieutiques du Sénégal. 

L’IFAN accueille une conférence sur « islam, politique et vivre ensemble »

« Islam, politique et vivre ensemble », un  thème d’actualité traité par le président du CUDIS (Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal) , une organisation qui peut se prévaloir d’un long compagnonnage avec l’IFAN Cheikh Anta Diop. Des universitaires, des représentants des différentes branches de l’islam au Sénégal ont pris part à cette rencontre organisée par le laboratoire d’islamologie de l’IFAN. Le conférencier Cheikh Tidiane Sy a traité le thème  en partant de l’histoire de la présence de l’islam, religion majoritaire au Sénégal avec environ 95% de la population qui se réclame de cette foi. L’islam sénégalais est caractérisé  par la présence de plusieurs confréries soufies, qui jouent un rôle important dans la vie sociale, culturelle et politique du pays. Il est marqué également par une tradition de tolérance et de dialogue avec les autres religions, notamment le christianisme. 

Après avoir abordé la genèse de l’islam, le conférencier a évoqué les rapports entre les guides religieux et les politiques qui ont toujours entretenu des rapports étroits, depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, même si des phases tumultueuses ont été notées avec l’arrivée de certains leaders religieux dans le champ politique, notamment, Cheikh Tidiane Sy, guide religieux et chef du Parti de la Solidarité Sénégalaise (PSS). 

Les leaders religieux ont souvent influencé les choix politiques des citoyens, en soutenant ou en critiquant les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat. Les partis politiques ont également cherché à se rapprocher des confréries soufies, pour bénéficier de leur légitimité et de leur popularité.

L’Etat, pour sa part, cloisonne les religieux dans un domaine purement spirituel même s’il n’hésite pas à les consulter pour résoudre les problèmes sociaux et politiques du pays. 

Il y a là réfléchir sur le statut des chefs religieux au Sénégal selon le président du CUDIS .Monsieur Sy de s’interroger également sur la complexité de l’arrivée des religieux dans le champ politique alors qu’ils sont plus attendus  dans le domaine de la médiation sociale et politique.

La conférence a été suivie de débats et discussions et d’une  remise d’un tableau de l’artiste Kalidou kassé dans le cadre du projet  « une œuvre pour la recherche » dont  l’objectif est d’amener les bonnes volontés à soutenir la recherche à l’IFAN.

Le directeur de l’IFAN, Pr Abdoulaye Baila Ndiaye  a, pour sa part,  magnifié le geste de président du CUDIS et salué la portée de cette conférence qui  cadre avec  ses missions d’animation culturelle et scientifique.

Journée internationale des musées : Focus sur le musée historique de Gorée

La journée internationale des musées a été célébrée ieudi 18 mai . L’occasion de vous faire découvrir le musée historique de Gorée de l’IFAN Ch. A Diop. On y découvre des cartes , des objets et des pièces retraçant toute l’histoire du Sénégal et de l’île de Gorée.

Le Musée historique, situé sur l’Île de Gorée, lieu de mémoire et patrimoine de l’humanité,  est un musée universitaire d’histoire rattaché à l’IFAN Cheikh Anta Diop.  Il a été créé pendant l’époque coloniale, précisément en juin 1954, par l’Institut Français d’Afrique Noire, devenu plus tard Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) pour présenter l’histoire des territoires de l’AOF (Afrique Occidentale Française). À la suite de son transfert de la Maison Victoria Albis à l’ancienne prison du Fort d’Estrées, en mars 1989, le Musée a changé de statut et a désormais pour objectif de présenter l’histoire du Sénégal de la préhistoire à nos jours et celle de l’Afrique en générale. L’aménagement muséographique  du Fort a été fait par le chercheur anthropologue belge Guy Thilmans après le départ des prisonniers en 1977. Le Musée constitue une ressource patrimoniale considérable qui retrace l’histoire de l’Île de Gorée, de la traite négrière, des royaumes de la Sénégambie et de l’Islam au Sénégal entre autres. Ce lieu empreint d’histoire dispose aussi d’une collection archéologique composée d’objets préhistoriques, protohistoriques et historiques.

Ainsi, le musée comporte douze (12) salles thématiques abritant chacune une exposition permanente sur : l’Île de Gorée, le Paléolithique, le Néolithique, les amas coquilliers, les sites de la vallée du Fleuve Sénégal, le Mégalithisme, les Royaumes du Sénégal avant la colonisation, les différentes formes de Résistances, la Traite négrière, la présence européenne au Sénégal avant l’Indépendance et l’histoire de l’Islam  au Sénégal.

Le musée a des missions d’étude, d’exposition et de transmission d’un patrimoine pour le développement de la société. Il s’adresse en particulier à un public scolaire et universitaire à la recherche de supports didactiques, aux touristes de passage à Gorée et au grand public en général. Il est à l’écoute des attentes de la population pour diversifier ses activités et renouveler son offre en permanence. Il a produit des documents pédagogiques, scientifiques, culturels adaptés aux thèmes de ses expositions, parmi lesquels Gorée, Guide de l’île et du musée historique et Histoire de Gorée. Sous l’impulsion de l’Association des Amis du Musée, d’importants documents sur la Traite Atlantique ont été produits et sont vendus à la Boutique du Musée.

Ainsi le musée historique se propose de contribuer à l’éveil d’une conscience nationale, aider la communauté à prendre conscience de la valeur de son patrimoine culturel historique et à le respecter. Il est le lieu idéal pour promouvoir une prise de conscience de la valeur des biens naturels, culturels de l’humanité, grâce à l’étude et à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel et à la possibilité d’instruire le public.

Dans les années à venir, le musée compte s’ouvrir aux diasporas africaine, américaine, et européenne pour qu’ensemble nous revisitions notre histoire commune et envisager l’avenir. C’est le projet « porte du retour » que le musée entend promouvoir dans le but de réconcilier la terre mère africaine avec ses fils et ses filles disséminés à travers le monde. Cette nouvelle mission passera non seulement par l’élargissement des espaces réservées à l’Île de Gorée et son histoire avant l’esclavage et à la Traite Atlantique, mais aussi par l’organisation de voyages touristiques pour les populations de la diaspora, surtout les africains-américains à la recherche de leur identité perdue.

Le nouveau conservateur du Musée historique, Dr. Mamarame Seck, est un linguiste, analyste du discours, reconverti en muséologue par le truchement de son double intérêt pour la collecte d’objets matériels et immatériels sur l’histoire et la culture sénégalaises et le discours sur la Traite Négrière et les esclaves musulmans aux États-Unis. En effet, Dr. Seck travaille depuis quelques temps sur le narratif engendré par la découverte et la publication en 1995 du manuscrit de l’esclave musulman Omar Ibn Said, originaire du Fouta, et l’intérêt qu’il a suscité aux États-Unis et dans les cercles intellectuels en général. Dr. Seck est en train de traduire en français, pulaar et wolof cette autobiographie unique écrit en Ajami par Omar Ibn Saïd en 1831.

En outre Dr. Seck est membre du projet Retours portant sur le retour des objets matériels et immatériels détenus dans les musées occidentales, y compris aux États-Unis.